Le taux de chômage en France quasi stable malgré un marché du travail dégradé

L'emploi se porte bien. Le taux de chômage en France a très légèrement diminué au dernier trimestre 2024, de 0,1 point de pourcentage, atteignant 7,3 % de la population active, rapporte l'Insee mardi 11 février.

Le nombre de chômeurs dans la France entière hors Mayotte au sens du Bureau international du Travail (BIT) a diminué de 63 000 à 2,3 millions de personnes.

Le taux de chômage reste proche de son niveau le plus bas en 40 ans, atteint au dernier trimestre 2022 et au premier trimestre 2023, à 7,1 %, et de 3,2 points en-dessous de son pic de la mi-2015.

De nombreux jeunes ni en emploi ni en formation

Mais le halo du chômage, constitué au sens du BIT des personnes inactives qui souhaitent un emploi mais n'en recherchent pas activement ou ne sont pas disponibles dans l'immédiat, a augmenté de 138 000 sur le trimestre et de 93 000 sur un an. Cette catégorie englobe désormais deux millions de personnes en France.

Ce halo "augmente surtout pour les jeunes" et est "surtout porté par les jeunes encore en études", précise l'Institut national de la statistique.

La part des jeunes qui ne sont ni en emploi ni en formation rebondit de 0,7 point à 12,8 %, après une baisse de 0,4 point au trimestre précédent. Ce pourcentage se situe à 0,6 point au-dessus de celui de fin 2019, à la veille de la crise sanitaire.

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Le taux d'emploi des 15-64 ans se replie de 0,2 point sur le trimestre, à 68,9 %, mais demeure supérieur de 0,4 % par rapport à son niveau d'un an auparavant.

Le chômage de longue durée "est stable", selon l'Insee, avec 8 000 personnes supplémentaires, sur 542 000, qui déclarent rechercher un emploi depuis au moins un an.

Hausse du chômage attendue

Enfin, le taux d'emploi en CDI se replie de 0,3 point sur le trimestre à 50,8 % de la population âgée de 15 à 64 ans.

Le calcul du taux de chômage au sens du BIT, basé sur une enquête de l'Insee et harmonisé au niveau international, est différent du nombre d'inscrits à France Travail, qui a augmenté de 3,9 % au quatrième trimestre par rapport au troisième pour atteindre 3,14 millions pour les chômeurs sans aucune activité (catégorie A).

D'autres indicateurs ont récemment confirmé cette tendance à une dégradation du marché du travail.

L'emploi salarié dans le secteur privé, qui avait connu une embellie de 2021 à 2023, a fait du surplace en 2024, et même enregistré un recul de 0,2 % au quatrième trimestre, avec la destruction de 50 100 postes par rapport au trimestre précédent, a rapporté vendredi l'Insee.

Sur la même période, l'emploi intérimaire, souvent considéré comme une boussole du marché de l'emploi en général, a connu une baisse de 1,9 %, soit 14 000 emplois en moins.

Les principaux organismes économiques s'attendent de fait à une hausse du chômage cette année.

Dans sa dernière note de conjoncture en décembre, l'Insee estimait que le taux de chômage (mesuré au sens du BIT et permettant des comparaisons internationales) "poursuivrait sa lente remontée pour atteindre 7,6 % mi-2025".

En décembre, la Banque de France estimait qu'il pourrait se situer "entre 7,5 % et 8 % en 2025-2026", tandis que l'OFCE a prévu une remontée du taux de chômage aux alentours de 8 % pour la fin 2025.

Avec AFP