Admiré, scruté, détaillé, le cadran, que nombre d’amateurs considèrent à raison comme le « visage » de la montre est pourtant trop souvent un incompris. Les merveilles de complications mécaniques qu’il recouvre la plupart du temps le font passer au second plan. Pourtant, que d’opérations complexes et délicates concourent à sa conception et à sa réalisation. Une visite à la nouvelle manufacture de cadrans que Glashütte Original vient d’ouvrir au cœur du village, épicentre de la belle horlogerie allemande, permet de se familiariser avec cet art discret, fait d’opérations manuelles délicates. Du dessin au contrôle final, en passant par les nombreuses opérations de taille, de traitement des surfaces, de mise en couleur par galvanisation ou par laquage, puis de décoration et d’impression, ou encore de pose des éléments structurants comme les index, chacune nécessite de la minutie et souvent beaucoup de patience de la part d’artisans aux yeux acérés et aux mains habiles.
Les tonalités d’un rose minéral du cadran de l’édition spéciale de la PanoLunarTourbillon, célébrant les 180 ans de la manufacture Glashütte Original attirent le regard. Cette couleur puise son origine dans la terre de Glashütte, riche en minerai de fer, dont l’oxydation teintait de rouge les abords de la rivière Müglitz, et colorait les mains des mineurs chargés d’extraire l’argent et le cuivre qui faisaient la prospérité de la région avant l’avènement de l’horlogerie en 1845. Si l’excellence des montres réalisées à Galshütte a établi la réputation de ce village saxon à travers le monde, il aura pourtant fallu attendre 2025 pour que des cadrans y soient réalisés. L’initiative de la maison horlogère allemande, qui fait partie du petit nombre de manufactures réalisant elle-même ses cadrans, est plus que louable.
Glashütte Original vient par ailleurs d’inaugurer une nouvelle boutique à Paris. Un nouvel écrin intimiste lové entre les belles adresses de la mode de la rue du faubourg Saint-Honoré. Conçus avec ingéniosité, empreints du sens allemand de la précision et de la technicité, ces quelques mètres carrés charmants tirent pleinement parti de l’esprit parisien pour s’offrir une ambiance à mi-chemin entre le boudoir et le cabinet de curiosité.