Vendredi en fin de matinée, une poignée de pontes de Bercy, dont Bruno Le Maire, recevront un e-mail confidentiel de l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P). Le message définira la teneur de leur journée. S’il annonce le maintien de la note de la dette publique française - AA, avec perspective négative -, l’affaire sera réglée en quelques minutes avec la rédaction d’un communiqué célébrant un signal positif pour le pays. Il ne restera qu’à surveiller l’heure exacte de la publication de l’agence, en général vers 23 heures, après fermeture des marchés américains, pour diffuser le commentaire du ministre.
Un courriel prévenant d’une dégradation de la note provoquerait un tout autre branle-bas de combat. Alors que Bruno Le Maire n’a pas ménagé sa peine ces dernières semaines pour convaincre du sérieux budgétaire de la France, une telle décision serait inévitablement perçue comme une sanction et nécessiterait une réponse argumentée. Le ministre, qui était au gouvernement, début 2012, sous