Emploi des seniors : les syndicats dressent un constat d'échec des négociations

Des discussions dans l'impasse. Les syndicats ont dressé, dans la nuit du mardi 9 au mercredi 10 avril, un constat d'échec de trois mois et demi de négociations sur l'emploi des seniors, compromettant la validation par le gouvernement de la convention d'assurance chômage négociée à l'automne. Le texte final, soumis à la signature par les organisations patronales, ne crée "aucun droit nouveau pour les salariés", a regretté le négociateur de la CFDT, Yvan Ricordeau, à l'issue des pourparlers. L'adhésion de la CFDT au texte était déterminante pour parvenir à un compromis.

Un constat partagé par les quatre autres syndicats. "Il n'y a pas de nouveau droit, il y a moins de destructions (de droits) que prévu, mais surtout des grands manques", a pointé le négociateur de FO, Michel Beaugas. "On va lister les plus et les moins : il n'y aura pas beaucoup de plus", a déclaré de son côté Denis Gravouil pour la CGT. Eric Courpotin (CFTC) a annoncé que "l'avis que je vais faire passer à nos instances n'est pas favorable", tandis que Jean-François Foucard (CFE-CGC) proposera à son instance dirigeante "de ne pas signer cet accord".

Pour le Medef, le projet répond à des aspirations des syndicats

Plusieurs syndicats ont souligné le fait qu'une ouverture patronale sur un droit à la retraite progressive aurait pu changer la donne. Le Medef comme le gouvernement ont argué que la mesure coûtait trop cher. FO et la CFDT vont réunir mercredi et jeudi leurs instances dirigeantes, pour décider formellement de valider ou non l'accord. Les déclarations négatives de leurs négociateurs ne laissent guère de doute sur le fait que leur décision sera négative.

Le négociateur du Medef, Hubert Mongon, a regretté que les syndicats aient campé sur leurs positions initiales durant toute la durée des négociations. Il a rappelé que son organisation avait voulu "faire en sorte de travailler à l'élévation du taux d'emploi dans le pays". Selon lui, le projet d'accord soumis à signature a répondu "à un certain nombre d'aspirations" de plusieurs syndicats.