DÉCRYPTAGE - Si le texte a été adopté par l’Assemblée nationale, la majorité sénatoriale reste dubitatif du texte gouvernemental.
S i l’Assemblée nationale a solennellement voté l’inscription de l’IVG dans la Constitution, le texte pourrait connaître un autre destin au Sénat. La droite, majoritaire au Palais du Luxembourg, ne cache guère son hostilité vis-à-vis d’un texte qu’elle juge inutile. «L’IVG n’est pas menacée dans notre pays», a récemment déclaré le président de la Chambre haute, Gérard Larcher. «Je pense que la Constitution n’est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux.» Plus profondément, argue-t-on au Sénat, c’est la formule de «liberté garantie» de la femme à avoir recours à l’IVG qui heurte. «Garantir ce droit, c’est remettre en cause la clause de conscience des soignants.»
Au Figaro, le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, avance que, «en l’état, il ne peut y avoir de vote conforme des sénateurs LR à la version du gouvernement». En rappelant, du reste, que Simone Veil s’était elle-même opposée à la constitutionnalisation de l’IVG. «La “liberté garantie” est un droit. Ce qui a été…