Israël : en désaccord avec l’accord de trêve, plusieurs ministres d’extrême droite démissionnent du gouvernement de Netanyahou

La coalition de Benyamin Netanyahou à la Knesset est lourdement fragilisée. Le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a annoncé démissionner du gouvernement. Ce député, symbole de l’extrême droite et dirigeant du parti Force juive, a qualifié de «scandaleux» l’accord du cessez-le-feu signé entre le Hamas et Israël, qui a permis la libération de trois otages ce dimanche 19 janvier. Avec lui, deux autres ministres - du Développement du Néguev et de la Galilée et de la Résilience nationale -, issus du même parti, ont également claqué la porte du gouvernement.

«À la suite de l'approbation de l'accord scandaleux avec le groupe terroriste Hamas [...] les [trois] ministres du parti Force juive ont récemment présenté leurs lettres de démission», a-t-il annoncé dans un communiqué. Avant d’insister : «Le parti Force juive n'est plus membre de la coalition» de Benyamin Netanyahou, indique la formation politique d’Itamar Ben Gvir. Bien qu’il perde des alliés de poids, le premier ministre israélien conserve une courte majorité au Parlement (63 sièges sur 120).

Profondes divisions

La décision d’Itamar Ben Gvir n’était pas une surprise. Il avait déjà menacé de quitter le gouvernement si celui-ci adoptait l’accord de trêve qu’il jugeait «irresponsable». À de nombreuses reprises, le désormais ex-ministre s’est exprimé en faveur d’un arrêt complet de l’aide humanitaire à Gaza, seule manière d’obtenir la libération de tous les otages selon lui.

Itamar Ben Gvir tente par ailleurs depuis quelques semaines de convaincre le ministre des Finances de démissionner du gouvernement. Bezalel Smotrich, qui est également un symbole de l’extrême droite israélienne, dirige Mafdal, le Parti national religieux sioniste. Et Itamar Ben Gvir est sur le point d’obtenir gain de cause. Bezalel Smotrich a menacé dimanche de quitter le gouvernement de coalition si Israël ne mettait pas fin à la guerre contre le Hamas.

Ces prises de position mettent en exergue les profondes divisions au sein de l’alliance constituée autour de Benyamin Netanyahou, qui a réussi à faire approuver l’accord par son cabinet, même sans l’appui de l’extrême droite. Selon les médias israéliens, le premier ministre compte déjà confier les postes vacants à des membres de son parti, le Likoud. 

Le chef du gouvernement «a déjà entamé des discussions [...] Avi Dichter, actuel ministre de l’Agriculture, est pressenti pour reprendre le portefeuille de la Sécurité nationale, tandis que Dudi Amsalem pourrait hériter du ministère du Néguev et de la Galilée», relate I24News.