Pourquoi un accident en voiture électrique fait-il mal au portefeuille ?
En cas d’accident, les réparations sur une voiture électrique ou hybride peuvent s’avérer plus coûteuses que pour un véhicule thermique. C’est le résultat d’une étude publiée le 17 février par l’association «Sécurité et réparations automobiles (SRA) », une structure dépendant de France Assureurs.
L’étude, basée sur l’analyse de 800 000 rapports d’expertise post-sinistre, conclut que les véhicules électrifiés coûtent en moyenne 15% plus cher à réparer que les véhicules thermiques. Les voitures hybrides étant les plus onéreuses à réparer (+15,7%), suivies de près par les électriques (+14,3%).
Un facteur explique particulièrement ce phénomène. La SRA met en évidence que «le prix des pièces détachées connaît une inflation plus rapide que celui des autres postes de réparations (main-d’œuvre, peinture...). En d’autres termes, ce sont principalement le remplacement des pièces qui tire le prix d’une réparation vers le haut. Et en 2024, plus de la moitié (52,3%) du montant total des réparations est due au coût des pièces de rechange.
L’ancienneté des véhicules comme principale explication
Le parc automobile électrifié étant plus récent que celui du thermique, il est doté de technologies plus avancées et donc plus coûteuses à réparer. Les pièces d’occasion se trouvent également plus rarement du côté des voitures électrifiées, ce qui explique à nouveau les factures plus onéreuses.
Dans le cas des voitures 100% électriques, l’exemple de la batterie est particulièrement parlant. Les réparations demandent de faire appel à une main-d’œuvre qualifiée et à des protocoles de sécurité particuliers. Dans le cas de certains chocs, il faut carrément changer le pack de la batterie. Lorsque la batterie représente un élément structurel du véhicule, le dit véhicule est bon pour la casse.
Pour une comparaison plus juste, la SRA a analysé uniquement les véhicules de moins de 2 ans. Et même dans ce cas, les hybrides (+10,4%) et les électriques (+7,7%) restent plus coûteuses à réparer que les modèles essence. Selon Rodolphe Pouvreau, cité par nos confrères du Parisien, l’hybride reste plus chère car «il y a deux motorisations, électrique et thermique, donc il y a plus d’éléments à réparer en cas de sinistre».
Autre explication, les véhicules électrifiés étants dotés de technologies plus complexes, « les assurés ont davantage tendance à se tourner vers les réseaux constructeurs ou les grands réseaux habilités en intervention sur les véhicules électriques, qui pratiquent un taux horaire moyen plus élevé que les garages indépendants », explique le même interlocuteur.