Comment l'explosion de la dette publique a provoqué la Révolution française

L'état désastreux des finances publiques (le déficit a représenté 5,5% du PIB en 2023 et la dette atteindra 3200 milliards d'euros à la fin de l'année, selon la Cour des comptes) fait peser de graves incertitudes. Certes, la situation n'est pas identique à la crise de la dette publique qui a provoqué la Révolution en 1789. De nombreuses différences séparent les deux époques. Pour autant, l'inaptitude de l'État à tenir ses comptes est si chronique en France que l'histoire de l'effondrement de la monarchie sous le poids de la dette demeure passionnante et sa résonance actuelle.

Depuis le début du XVIe siècle, l'État royal vivait à crédit, et d'abord pour financer ses guerres. La couronne avait pris l'habitude d'émettre des obligations, qu'on appelait des «rentes». Les acquéreurs de ces obligations, qui prêtaient de l'argent à la monarchie, étaient dénommés «rentiers». Ce terme de rentiers, très longtemps, n'était pas péjoratif.

À partir de la fin du règne de Louis XIV, la dette publique s'envole

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