Les Français ont de plus en plus de difficultés à rembourser leurs crédits
Les Français sont de plus en plus nombreux à demander de reporter, d’étaler, le remboursement des crédits souscrits auprès des banques. C’est ce que constate l’Association des sociétés financières, l’organisme qui représente les entreprises de crédit et de services financiers, dont les banques. Avant de publier chiffres et tendances en pourcentages, l’ASF dresse un constat basé sur le deuxième trimestre de cette année (avril-juin). Si le phénomène n’est pas nouveau, il s’amplifie.
Il s’agit essentiellement des crédits à la consommation. De l’argent emprunté à la banque pour acheter une voiture (neuve ou d’occasion), des biens d’équipement du foyer (électroménager, meubles ou multimédia), voire financer des voyages. Certains empruntent pour partir en vacances, mais ce ne sont pas les crédits les plus délicats. S’y ajoutent les crédits renouvelables, les prêts personnels, et la location avec option d’achat automobile, par exemple.
Voitures, vacances... Le crédit conso représente près de la moitié de la dette des ménages
Le poste le plus problématique aujourd’hui est lié aux déplacements. C’est en effet sur le segment auto que l’Association des sociétés financières constate une dégradation de la situation des emprunteurs. La voiture reste un facteur clef dans la vie quotidienne des Français en région, notamment pour aller travailler. Un outil indispensable au quotidien, qui coûte de plus en plus cher à entretenir et à posséder, tout simplement.
On peut parler de surendettement des ménages sans hésitation, signe d’un malaise en termes de pouvoirs d’achat. Selon la Banque de France, les dépôts de dossiers de surendettement des foyers ont augmenté de 6,5% depuis le début de l’année. Concrètement, le crédit conso représente aujourd’hui 43% de la dette des ménages surendettés, soit près de 2 milliards d’euros sur les 4,5 milliards de dette totale familiale.
Côté entreprises, les premiers dossiers d’impayés identifiés concernent le crédit-bail immobilier qui permet de financer la location d’équipements professionnels. Signe des difficultés grandissantes, les entreprises ont davantage recours à ce que l’on appelle l'"affacturage", un outil comptable qui permet d’adapter le fonctionnement de leur trésorerie. Que ce soit les ménages ou les entreprises, face aux incertitudes politiques et économiques, la prudence reste de mise.