Emmanuel Macron poursuit ses consultations en quête d'un nom pour Matignon

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Nouvelle journée de tractations à l'Élysée. Après la gauche, la droite et son propre camp vendredi, Emmanuel Macron reçoit lundi 26 août les chefs de file de l'extrême droite, ainsi que les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, en vue de désigner enfin un nouveau Premier ministre.

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet est attendue à l'Élysée à 9 h 30 pour ouvrir le bal, que son homologue du Sénat Gérard Larcher clora à 17 h 00. Les deux têtes du Parlement feront entretemps une apparition commune en début d'après-midi à l'université d'été du Medef.

Le rendez-vous principal à l'agenda présidentiel sera toutefois l'entretien avec Marine Le Pen et Jordan Bardella à 10 h 45. Les leaders du Rassemblement national seront suivis à 12 h 00 de leur nouvel allié Éric Ciotti.

L'extrême droite, qui a fait une croix sur Matignon après sa défaite aux législatives, aura l'occasion de rappeler au chef de l'État son refus d'un gouvernement de gauche avec des ministres Insoumis ou écologistes.

La haute-fonctionnaire Lucie Castets à un événement de la France insoumise, le 24 août 2024 à Châteauneuf-sur-Isère, dans le sud-est de la France
Lucie Castets assiste à un événement de la France insoumise, le 24 août 2024 à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme). © Emmanuel Dunand – AFP

Menace de censure qui s'ajoute à celles venues de droite et du centre, que Jean-Luc Mélenchon a espéré désamorcer pendant le weekend en ouvrant la porte à une non-participation de LFI : un gage de bonne volonté pour permettre la nomination à Matignon de Lucie Castets, candidate désignée par le Nouveau Front populaire.

Ce coup politique a été unanimement salué à gauche, car il a poussé ses opposants à se dévoiler. Et à admettre, comme François Bayrou dimanche sur LCI, que "l'opposition à la formation d'un gouvernement autour de LFI" se justifie "principalement en raison du programme" du NFP, qui est selon lui "dangereux pour le pays".

"C'est un programme qui, s'il était mis en œuvre, provoquerait une crise", a également prédit le chef des députés Horizons, Laurent Marcangeli, promettant dans Le Figaro de s'y opposer "avec tous les instruments que la Constitution nous offre".

Une prise de parole d'Emmanuel Macron lundi ?

Le président Emmanuel Macron le 17 juin 2024 à l'Elysée, à Paris
Le président Emmanuel Macron le 17 juin 2024 à l'Elysée, à Paris © Ludovic MARIN / AFP/Archives

Au fond, pour tous ceux qui ont échangé vendredi avec Emmanuel Macron, "le sujet c'est autant les ministres LFI que l'application stricte d'un programme du NFP lui-même inspiré de LFI", résume un proche du chef de l'État.

Ligne rouge qui vire à l'écarlate pour Laurent Wauquiez : le patron des députés Droite républicaine a réaffirmé dimanche sa volonté de "faire barrage" à LFI, de son point de vue "sans doute le plus grand danger politique pour notre pays".

Plus que le RN donc, dont l'abstention demeure indispensable afin d'installer un gouvernement de centre-droit et de faire passer un budget avant la fin de l'année. Budget qui devra quoi qu'il arrive être présenté avant le 1er octobre, ce qui oblige Emmanuel Macron à nommer rapidement un successeur à Gabriel Attal, qui gère les affaires courantes à Matignon depuis déjà 41 jours, du jamais-vu depuis l'après-guerre.

Le président Emmanuel Macron lors des célébrations du 80e anniversaire de la libération de Paris, le 25 août 2024
Le président Emmanuel Macron lors des célébrations du 80e anniversaire de la libération de Paris, le 25 août 2024 © Teresa SUAREZ / POOL/AFP

Le président, qui célébrait justement dimanche les 80 ans de la Libération de Paris, semble pourtant tenté de jouer les prolongations. Après un hommage appuyé à "tous ceux qui partageaient une certaine idée de la France" et ont su s'unir "par-delà toutes les divisions", il pourrait à nouveau s'exprimer lundi, avant de nouvelles consultations qui seraient organisées mardi, selon l'Élysée.

Une prise de parole "nécessaire", a estimé François Bayrou, qui s'attend lui aussi à ce que le chef de l'État "consulte un peu plus largement". Au risque de retarder encore la décision, sachant qu'Emmanuel Macron doit participer mercredi à la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques, avant de s'envoler pour une visite en Serbie jeudi et vendredi.

Ce qui ne serait pas du goût du NFP, qui lui a réclamé "une réponse mardi", comme l'a rapporté la cheffe des écologistes Marine Tondelier.

Le député insoumis Manuel Bompard, le 9 juillet 2024 à Paris
Le député insoumis Manuel Bompard, le 9 juillet 2024 à Paris © Alain JOCARD / AFP/Archives

Dénonçant les "manœuvres du président de la République pour empêcher (la gauche) de gouverner le pays", le coordinateur de LFI Manuel Bompard a prévenu que tout autre Premier ministre que Lucie Castets entrainerait "censure" du nouveau gouvernement, "mobilisation" dans la rue, et "destitution" d'Emmanuel Macron.

Avec AFP

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