Abrogation de la réforme des retraites : Sébastien Chenu appelle la gauche à «dépasser son sectarisme» et soutenir le texte du RN
Sébastien Chenu appuie là où ça fait mal. Alors que l’examen de la proposition de loi du Rassemblement national (RN) abrogeant la réforme des retraites a lieu aujourd’hui en commission, la gauche continue de se diviser quant à la posture à adopter face à ce texte. Le soutenir pour rester fidèle au programme du Nouveau Front populaire (NFP), quitte à briser le cordon sanitaire ? Ou bien le rejeter pour ne pas se «salir les mains» en votant une proposition de loi du parti de Marine Le Pen ? Le chef des communistes, Fabien Roussel, a fait son choix : «Les Français veulent l’abrogation, ils se foutent de savoir d’où ça vient.»
Pour Sébastien Chenu, le secrétaire national du PCF a «raison» et «la gauche doit dépasser son sectarisme». Sur BFMTV, le vice-président du RN a tenté de convaincre les élus du NFP encore réticents à sauter le pas. «Vous ne vous engagez pas sur un autre texte. Vous vous engagez simplement sur un socle que nous avons en commun, celui d'abroger le recul de l'âge légal de départ à 64 ans», a exposé le député du Nord, qui s’est également voulu rassurant – avec une pointe d’ironie : «Cela ne va pas rendre Madame Rousseau militante du RN que de la voter...»
Amendements de la gauche au PLFSS
Plus tôt sur le même plateau, Sandrine Rousseau affirmait qu’elle ne soutiendrait pas la proposition de loi du RN, estimant que «la démarche n’a qu’une seule visée, celle de nous piéger». Elle en veut pour preuve le début de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. Lundi, les élus de gauche ont défendu plusieurs amendements visant à revenir sur la hausse de l'âge légal de départ à 64 ans, sans creuser le déficit de la Sécurité sociale. Les députés du NFP proposaient ainsi de créer une surcotisation sur les revenus situés au-delà d'un certain plafond. Une disposition inacceptable pour le RN qui ne souhaite pas aggraver l’«enfer fiscal», selon les termes du député Thomas Ménagé.