Messe géante, bain de foule, rencontre avec Emmanuel Macron... ce qu'il faut retenir de la visite historique du pape François en Corse
Une visite attendue par les fidèles. Le pape François a terminé dimanche 15 décembre une visite "historique" éclair en Corse par un entretien avec Emmanuel Macron après une messe géante, des bains de foule et un plaidoyer pour une laïcité qui ne soit "pas statique et figée". Voici ce qu'il faut retenir de la visite du souverain pontife.
Le Pape accueilli par Bruno Retailleau à son arrivée
En fauteuil roulant, avec encore un hématome au visage, résultat d'une chute au saut du lit il y a quelques jours, François était arrivé peu avant 9 heures pour cette visite, la première jamais organisée par un pape en Corse. Il a été accueilli par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau et un petit groupe d'enfants corses, au son de musique corse. "Je salue, au nom du gouvernement, la venue du Souverain Pontife François. Merci (...) pour cette preuve d’affection pour la France. Vous êtes le bienvenu en Corse pour cette visite historique", a écrit le ministre sur X.
Un bain de foule en papamobile

Chaudement applaudi, salué par les cris "evviva u papa !" ("vive le pape" en corse), François avait parcouru la ville en papamobile sous un soleil radieux, bénissant de nombreux enfants sur son passage, une dame de 108 ans et... une pizza tendue par un commerçant local. Dans la cathédrale, Solène Pianacci, 44 ans, s'est dite "très heureuse", comme les quelque 300 personnes ayant décroché la précieuse invitation : "Je trouve ça exceptionnel, je suis émue, c'est un moment unique, magique, c'est une chance unique", a expliqué cette directrice d'école à l'AFP.
Une messe géante organisée à Ajaccio

A Ajaccio, au théâtre de verdure du Casone, sous une grande statue de Napoléon, le pape a présidé une messe d'1h30 devant une foule de 7 500 personnes composée de fidèles, évêques, politiques et membres des confréries. La présidente autonomiste de l'Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis a ouvert la messe en langue corse.
Vêtu d'une cape rose caractéristique du troisième dimanche de l'Avent dans la liturgie catholique, le souverain pontife a remercié le cardinal de Corse François-Xavier Bustillo "pour toute cette journée au cours de laquelle [il s'est] senti à la maison". Des écrans géants étaient installés notamment place Miot, une grande esplanade face à la Méditerranée.
Le Pape défend une laïcité "dynamique"

Le pape a défendu "un concept de laïcité qui ne soit pas statique et figé, mais évolutif et dynamique", en clôture d'un congrès sur la religiosité populaire en Méditerranée. Sur ce sujet, objet de polémiques récurrentes en France, il a plaidé pour une laïcité capable "de promouvoir une coopération constante entre les autorités civiles et ecclésiastiques pour le bien de l'ensemble de la communauté, chacune restant dans les limites de ses compétences et de son espace".
Il a également mis en garde contre "le risque" que "la piété populaire soit utilisée, instrumentalisée par des groupes qui entendent renforcer leur identité de manière polémique en alimentant des particularismes, des oppositions, des attitudes d'exclusion", dans un message pouvant s'adresser aux nationalistes corses.
Une rencontre avec Emmanuel Macron

Le pape a décollé de l'aéroport d'Ajaccio à 19h15 heure après s'être entretenu 40 minutes avec le président Emmanuel Macron qui lui a assuré que sa visite était "un grand honneur pour la ville d'Ajaccio, pour la Corse et pour la France".
Depuis cette île méditerranéenne, il a aussi exprimé son "soutien" aux habitants de l'archipel français de Mayotte dans l'océan Indien face à "la tragédie" causée par un cyclone qui pourrait avoir fait des centaines, voire des milliers de morts, selon les autorités. Le président français a promis devant le pape "d'agir" face à cette catastrophe où "certains, ont tout perdu".