Exposition «Nouvelles Reines» à Saint-Denis : un groupe identitaire mène une action pour dénoncer une «propagande immigrationniste»

Une nouvelle querelle des images, qui n’a cette fois rien de byzantine. Ce mardi 11 mars au matin, le collectif identitaire «Les Natifs» menait une action à la basilique cathédrale de Saint-Denis, où une exposition temporaire sème la polémique en disposant des photos de femmes voilées autour des tombeaux des rois et reines de France.

Sur des images d’abord relayées sur les réseaux sociaux par le média Frontières, on peut voir une dizaine de jeunes recouvrir trois grands portraits photographiques de l’exposition par des draps, laissant apparaître trois autres portraits, nimbés de lumières de vitraux : Jeanne d’Arc, Sainte Geneviève et enfin Geneviève de Galard (héroïne de la bataille de Dien Bien Phu, décédée en 2024).

Dans leur manifeste sur X, «Les Natifs» ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une « propagande immigrationniste » et une tentative de « réécrire l’histoire de France », exprimant leur volonté de replacer «gloire et honneur» au centre de la basilique Saint-Denis.​ L’exposition «Nouvelles Reines», inaugurée le 19 septembre 2024 et prévue jusqu’au 27 avril 2025, est une œuvre de l’artiste dionysienne Sandra Reinflet. Elle présente des portraits de femmes habitantes de Saint-Denis et d’Aubervilliers, sur lesquelles sont projetés des vitraux.

Sur la trentaine de portraits installés, des femmes voilées sont particulièrement mises en avant, entraînant depuis quelques jours de sévères critiques de la droite. Le collectif féministe et identitaire Némésis condamnait ainsi la semaine dernière une «humiliation» des femmes, un «symbole de soumission» et une attaque sur le patrimoine chrétien français. Le député RN Matthias Renault (Somme) avait écrit à l’administrateur de la basilique, le Centre des Monuments Nationaux (CMN), pour lui demander le montant des subventions accordées pour l’exposition. Le CMN avait répondu en se disant «fier de présenter cette exposition, inaugurée il y a près de 6 mois sans aucune réaction négative jusqu’à aujourd’hui», et qui «ne présente aucun caractère religieux ou revendicatif d’une quelconque nature». Le diocèse de Saint-Denis assumait également la tenue d’une exposition qui ne porte «atteinte ni aux valeurs de l’Évangile, ni au culte catholique». « Des personnes se sont senties offensées par cette exposition. Le diocèse de Saint-Denis le regrette et leur présente ses excuses», poursuivait-il paradoxalement.

«Dénoncer la déconstruction de l’histoire de France»

Contacté par Le Figaro, Stanislas, porte-parole du groupe identitaire «Les Natifs», a résumé l’action du groupe : « Il s’agissait ce matin de dénoncer une exposition qui s’inscrit dans un mouvement de déconstruction de l’histoire de France, particulièrement concernant l’Ancien Régime, et qui s’attaque cette fois à un lieu hautement symbolique ». Pour l’association, il s’agissait de prendre les propos de l’artiste au premier degré et de placer en « Nouvelles Reines possibles » des « femmes ayant pour le coup la légitimité et le mérite. Sainte Jeanne d’Arc, Sainte Geneviève et Geneviève de Galard sont des symboles de courage et nous inspirent au quotidien ».