Sinner, Paolini, Djokovic, Rune... Les tops et les flops d’une année 2024 charnière

LES TOPS

Sinner a pris le pouvoir

Le patron c’est Jannik Sinner. L’Italien de 22 ans a parachevé dimanche son année exceptionnelle avec un doublé en Coupe Davis, son neuvième sacre de l’année ! Avec 8 titres en 15 tournois sur le circuit, dont deux Grands Chelems : l’Open d’Australie, l’US Open, ainsi que le Masters, le Transalpin a réalisé une saison exceptionnelle. L’insatiable reléguant à presque 4000 points son premier poursuivant Alexander Zverev. Et si Carlos Alcaraz, troisième du podium, a été l’homme de l’été avec son fabuleux doublé Roland-Garros-Wimbledon et une médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Paris au mois d’août, il devra désormais apprendre à mieux gérer ses débuts et ses fins de saison s’il veut soutenir la cadence infernale de son rival. Seule ombre au tableau pour la nouvelle terreur du circuit. L’Agence mondiale antidopage (AMA) qui a requis une suspension pour un à deux ans après un test positif à un anabolisant...

Sabalenka fait mieux que Swiatek

Éphémère numéro une mondiale la saison passée, Aryna Sabalenka a repris le pouvoir au sommet devant Iga Swiatek, la patronne de 2022 et 2023. La Biélorusse, lauréate de l’Open d’Australie et l’US Open cette saison, possède désormais trois titres du Grand chelem. Reine du dur, elle est devenue la deuxième Biélorusse à finir une année en tant que numéro 1 mondiale, après Victoria Azarenka en 2012. Seul petit bémol, sur les trois rencontres face à sa rivale Swiatek, Sabalenka a été battue à deux reprises, dont deux fois en finale de WTA 1000 à Rome et Madrid sur terre battue, la surface de prédilection de la Polonaise, sacrée une quatrième fois en cinq ans Porte d’Auteuil. Mais en dehors de l’ocre, la reine en 2024 c’est bien Sabalenka.

Paolini, l’éclosion tardive

C’est assurément la révélation du tennis féminin. Une révélation tardive. Jasmine Paolini a ainsi attendu 28 ans pour disputer sa première finale de Grand Chelem à Roland-Garros. L‘Italienne a réussi l’exploit d’enchaîner avec une autre finale (perdue) à Wimbledon, alors qu’elle n’avait quasiment jamais gagné sur gazon auparavant et n’avait jamais passé le deuxième tour d’un Grand Chelem avant Roland-Garros ! Désormais 4e mondiale, elle se rapproche des sommets. Elle qui a également décroché l’or olympique en double avec Sara Errani et a parachevé son incroyable saison par un titre en BJK Cup.

Fritz a franchi un cap

À 27 ans, Taylor Fritz a dépoussiéré les livres d’histoire du tennis US masculin. Finaliste de l’US Open, une première depuis Andy Roddick dans un Grand Chelem en 2009, puis du Masters, une première depuis 2005, il a été dominé à chaque fois sur la dernière marche par le presque intouchable Jannik Sinner. Vainqueur de ses septième et huitième titres en simple sur le circuit principal – Delray Beach et Eastbourne -, le Californien a également atteint les demi-finales à Madrid et Shanghai en Masters 1000. Des performances très solides qui l’ont propulsé à la quatrième place au pied du podium.

Une jolie éclaircie pour les Bleus

Avec 7 titres sur le circuit et 13 des siens dans le top 100 - ce qu’aucune autre nation n’a réussi à faire - le tennis français n’a pas fait de la figuration en 2024 chez les hommes, à défaut de jouer encore les tout premiers rôles, puisqu’aucun Tricolore n’a fait mieux qu’un 8e de finale dans les Grands Chelems... La jeune garde est montée en grade. Pensionnaires du top 20, Ugo Humbert 14e et Arthur Fils 20e ont brillé dans les ATP 500 (Dubaï pour Humbert, Hambourg et Tokyo pour Fils). Giovanni Mpetshi Perricard, vainqueur d’un autre ATP 500 à Bale, s’impose comme la grande révélation bleue, lui qui est passé de la 201e place début janvier à la 31e début novembre . Et l’année tricolore s’est terminée (presque) en fanfare avec la finale (perdue) d’Ugo Humbert au Rolex Paris Masters. Jamais un Français n’avait atteint la finale d’un Masters 1000 depuis Gaël Monfils (Monte-Carlo 2016).

LES FLOPS

L’année (presque) blanche de Djokovic

Après Roger Federer en 2022, Rafael Nadal a quitté la scène. Reste Novak Djokovic, denier survivant du Big 3. En 2024, la légende vivante de 37 ans a remporté le seul grand titre qui manquait à son immense palmarès : la médaille d’or aux Jeux Olympiques. Et ça a semblé combler son bonheur. Recordman des Grands-Chelems (24), Novak Djokovic n’a pourtant remporté aucun titre majeur de l’ATP cette année, ni en Grand Chelem, ni en Masters 1000. Une première depuis 2017 pour le Serbe, qui termine 2024 au 7e rang mondial. Loin de son année 2023 où il avait glané notamment trois nouveaux Majeurs.  

Les Bleues au plus bas

Caroline Garcia, 31 ans, qui n’aura pas dépassé le second tour en Grand Chelem et a mis un terme prématurément à sa saison en septembre, reste pourtant toujours numéro 1 française, à la 48e place du classement WTA. La relève, elle n’avance pas. Diane Parry (22 ans), Clara Burel (23 ans) et Varvara Gracheva (24 ans) stagnent au-delà du top 50. Petites éclaircies dans un ciel plombé. Océane Dodin et Varvara Gracheva ont glané un huitième de finale, respectivement à l’Open d’Australie et à Roland Garros. Et pour ne rien arranger, les Bleues, lauréates de la Billie Jean King Cup (alors Fed Cup) en 2019, battues en barrage par la Colombie, ont été reléguées en deuxième division. Conséquence logique du déclassement du tennis féminin tricolore.

Jabeur, le spectaculaire recul

La Tunisienne a enchaîné les désillusions cette saison. Très perturbée par une blessure à l’épaule, il est vrai. Absente des JO de Paris et de l’US Open, Ons Jabeur a mis fin à cette triste saison en septembre en raison de sa blessure persistante à l’épaule. Habituée à flirter avec le top 3 ces dernières années, Jabeur, victorieuse de cinq tournois du circuit WTA et triple finaliste en Grand Chelem, a été l’ombre d’elle-même dans les grands rendez-vous (2e tour à l’Open d’Australie et 3e tour à Wimbledon notamment). Conséquence : une chute à la 42e place mondiale... 

Holger Rune, espoir déçu

Lauréat du Rolex Paris Masters 2022 en battant Novak Djokovic en finale, Holger Rune s’annonçait à 19 ans comme un rival sérieux de Sinner et d’Alcaraz. Changement de décor, deux ans plus tard, Alcaraz et Sinner ont tous deux atteint la première place mondiale, quand le Danois, retombé à la 14e place, n’a toujours pas goûté à un dernier carré en Grand Chelem. En 2024, il doit se contenter de deux huitièmes de finale à Roland-Garros et Wimbledon comme meilleurs résultats. Sur le circuit, il n’a pas fait mieux qu’une finale au compteur (perdue) à Brisbane. Il faut dire que le fougueux Danois, a bien du mal à se stabiliser, lui qui a testé pas moins de… dix coachs sur les deux dernières années.

La « Next Gen » ringardisée

Le duo Sinner-Alcaraz incarne incontestablement le nouveau tandem majeur du tennis mondial à seulement 22 et 21 ans, avec déjà six titres au compteur. L’ensemble des joueurs nés dans les années 90 en cumulent à ce jour… deux (Dominic Thiem US Open 2020 et Daniil Medvedev US Open 2021). La « NextGen » a d’ores et déjà été surpassée par sa devancière et, hormis Alexander Zverev, 27 ans, toujours sans Grand Chelem mais très régulier, ses membres les plus éminents ont régressé cette année. Daniil Medvedev, 28 ans, a été dominé deux fois par Sinner et une autre par Alcaraz. Pour la première fois depuis sept ans, le Russe a achevé jeudi une saison sans le moindre titre. Andrey Rublev, 27 ans, ne dépasse toujours pas les quarts dans les Majeurs et s’est montré moins régulier sur le circuit. Stefanos Tsitsipas, 26 ans, a de son côté été éjecté du top 10. Hormis un nouveau sacre à Monte-Carlo, le 3e en 4 ans, sa saison a été un chemin de croix. 

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