L’Abbé Pierre visé par neuf nouvelles accusations de violences sexuelles, y compris sur mineurs
Elle avait 21 ans et lui 60, quand Danil, quand l’Abbé Pierre, à l’occasion d’un voyage au Bangladesh, lui fait subir des attouchements « sur des espaces intimes », l’embrasse de force et la contraint à assister à une scène de masturbation. À 73 ans, elle fait partie aujourd’hui des neuf nouvelles personnes accusant l’homme d’Église dans un nouveau rapport d’Egaé publié le 13 janvier.
Leurs récits, qui vont faire l’objet de la prochaine émission envoyé spécial, s’ajoutent aux 24 autres déjà rendus publics dans les deux précédents rapports sur le sujet publié par ce cabinet indépendant mandaté par Emmaüs. Ils concernent tous des faits qui « se sont déroulés des années 60 aux années 2000, la plupart du temps en France et parfois à l’étranger ».
Le prêtre accusé d’« abus incestueux »
Parmi ces nouvelles plaintes figurent des profils nouveaux. Le prêtre se trouve par exemple accusé d’« abus incestueux », une jeune fille membre de sa famille ayant indiqué avoir subi de sa part des « contacts sexuels sur ses seins et sa bouche à la fin des années 90 ». Pour la première fois aussi, garçon mineur au moment des faits, livre le récit d’un « acte sexuel avec pénétration ».
Au-delà de ces cas, les personnes qui témoignent vont de la « salariée d’un hôtel dans lequel séjournait » l’abbé Pierre, aux « soignantes travaillant dans des hôpitaux » où il était hospitalisé, à une volontaire pour un camp de jeunes ou une mission humanitaire, en passant par une hôtesse de l’air. Ils concernent des mineurs, comme des majeurs et s’étalent sur toute la durée de la vie de l’abbé.
Le rapport met également en avant le comportement du prêtre pour empêcher ses victimes de témoigner. Il évoque la « mise en place des mécanismes de mise sous silence des victimes, notamment par des propos ou comportements menaçants ».
Pour l’étayer, il publie en annexe une lettre du prêtre pour dissuader un père de porter plainte, ou encore le récit de cette victime qui se souvient : « Il me dit qu’il est très puissant, que les gens l’aiment, qu’il ne faudra jamais, au grand jamais, parler de ce qui vient de se passer à quiconque, qu’on ne me croirait pas et que j’aurais des gros problèmes si je venais à en parler. »
À l’initiative de ces révélations, Emmaüs, appelle à y faire face… « Tout cela mis bout à bout dessine le portrait d’un prédateur qui commet des choses extrêmement graves. C’est un terme qu’il faut assumer car je crois que c’est la réalité » a confié au Parisien son président, Tarek Daher, le délégué général d’Emmaüs France.
Il appelle aussi l’organisation à revenir sur ses propres aveuglements. « Tout le monde convient que vu l’ampleur, la gravité, les mécanismes, les lieux, oui, des personnes savaient probablement chez nous. On doit maintenant comprendre comment une omerta pareille peut se mettre en place. »
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