Mort de Bruno Brel, le neveu admiratif et aimant du Grand Jacques

Le chanteur Bruno Brel (1951-2025)pose à côté de la statue de son oncle, Jacques Brel. Le Figaro

Le fils du frère aîné de Jacques Brel est décédé le 18 janvier, à l’âge de 73 ans. Chanteur comme son oncle, il a fait revivre sur scène le répertoire du poète du Plat Pays. Il aura aussi interprété une centaine de chansons de son cru.

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«...Puis je veux qu’on m’emmène en haut de ma colline, voir le soir qui chemine lentement vers la plaine...» On ne sait pas si la veille de sa mort il a pensé à la chanson de Jacques Brel, Le Dernier Repas. Le chanteur Bruno Brel, le neveu du Grand Jacques, nous a quittés le 18 janvier, à l’âge de 73 ans. Admiratif de l’immense talent du poète du Plat Pays et en même temps soucieux de se démarquer de cette figure tutélaire, il avait écrit en 2021 des mémoires intitulés, Le Neveu de mon oncle.

Benoît Closson, le bourgmestre de la petite ville de Wellin en Belgique, où Bruno Brel vivait depuis quelques années, a souhaité aussitôt lui rendre hommage: « À l’occasion de notre mariage, il nous avait fait l’immense plaisir, à Sylvie et moi, d’interpréter avec beaucoup d’émotion la magnifique chanson de son oncle Jacques Brel Quand on a que l’amour. Nous avions noué une belle amitié. Je ne t’oublierai pas.» 

Le fils de Pierre Brel est né le 24 septembre 1951 à Anderlecht. À l’instar de son oncle, la chanson l’attire. À quinze ans, il se lance, il sera chanteur. Nous sommes alors en 1966 et son oncle Jacques a déjà fait plusieurs fois vibrer l’Olympia.  

Le Grand Jacques le prend un peu sous son aile. Faut-il garder son nom de famille ? Faut-il choisir un pseudonyme qui éviterait une comparaison au début difficile à porter sur scène ? Jacques Brel tranche pour lui ce nœud gordien: « ...Chez les Brel, on assume !»

Sur les conseils de Jacques Brel, Bruno va découvrir le monde. En 1975, il traverse l’Atlantique pour vivre au Canada. Les voyages forment la jeunesse. Il revient à Paris où le découvreur de talents Jacques Canetti, qui avait quelque vingt ans plus tôt donné sa chance à Jacques, produit son premier album. Bruno écrira une centaine de chansons. Et puis des romans. On peut citer, Le Touareg blanc, Le Boyau de la mort, La Marchande de Bonbons... 

À partir des années 2000, Bruno Brel n’a plus peur d’être comparé à son oncle. Au fond son timbre voix possède quelque ressemblance avec celui de l’interprète habité d’Amsterdam«il y a des marins qui chantent des rêves qui les hante...». Il ne trichera plus, ne jouera plus, intimidé, avec cette filiation. Au fond de lui-même, il est pétri d’admiration. Au Figaro en 2018, il avoua: «Quand Jacques chantait, tout devait sortir complètement de l’intérieur. C’est ce qui le crevait autant. Il y en a un autre qui a pu le faire, c’est Johnny Hallyday. Ça sortait du ventre et c’était extraordinaire. Voilà pourquoi ces gens-là transpiraient comme des fontaines.» Un bel aveu en forme de testament artistique.