REPORTAGE. "Nous allons protéger les sans-papiers" : à Chicago, ville sanctuaire pour les immigrés, le bras de fer est engagé avec l'administration Trump
Donald Trump veut expulser "des millions de sans papiers". Et l'une des villes ciblées par le nouveau président des Etats-Unis n'est autre que Chicago, qualifiée par certains comme une "ville sanctuaire" qui protège les illégaux. Sur place, la peur s’est installée. Certains immigrés sans-papiers ne sortent pas travailler, ils ont peur de se faire arrêter. Les rumeurs disent déjà que des raids ont eu lieu dans les quartiers sud de la ville.
Le maire de Chicago, Brandon Johnson, n’entend pas se laisser faire : "Nous allons rester fermes. Nous allons protéger les sans-papiers. Nous allons protéger les noirs, les latinos, les Asiatiques... L’hostilité qui règne dans cet espace politique est déraisonnable et dangereuse. Nous allons protéger les gens, quel que soit celui qui siège à la Maison-Blanche."
"Les expulsions visent d'abord les criminels"
Depuis 2017, la police municipale de Chicago n’a plus le droit de coopérer avec les services fédéraux de l’immigration. Le maire vient de rappeler quelques consignes : on ne laisse pas les fédéraux entrer chez les gens sans mandat. Le bras de fer est engagé avec l’administration de Donald Trump.
Celui qui est chargé d’appliquer le programme d’expulsions du nouveau président américain, Tom Homan, ne comprend pas cette résistance. "Les expulsions visent d’abord les criminels, dit-il sur Fox News, personne ne peut être contre nos mesures".
"Combien de jeunes femmes devront être violées, assassinées et brûlées vives pour que les 'villes sanctuaires' comprennent que c’est une question de sécurité publique ?"
Tom Homansur Fox News
Avant d'insister : "Combien de jeunes femmes devront être violées, assassinées et brûlées vives pour que les 'villes sanctuaires' comprennent que c’est une question de sécurité publique ? Nous, ce qu’on veut, c’est juste arrêter les méchants ! On sait qu’ils vont chercher à nous poursuivre en justice tous les jours, mais ça ne nous empêchera pas de faire le boulot", ajoute-t-il.
Les associations de défense des immigrés se mobilisent, elles aussi. Elles passent dans les commerces et les quartiers pour expliquer leurs droits et conseiller aux immigrés de ne pas répondre quand on leur demande s'ils ont des papiers.