J'avais à peine posé le pied sur le sol vietnamien que cinq personnes me hurlaient dessus. J'ai été un peu déstabilisé par cette agression verbale ; tous ces gens qui se battaient pour avoir mon attention et – plus important – ma clientèle. Il était très tôt, j'avais encore le cerveau embrumé après un long vol de nuit, et soudain ce quintet de voix concurrentes me sommait d'en choisir une parmi elles.
Quel était donc l'objet de ce harcèlement alors que je pénétrais dans la moiteur de l'aéroport de Hô Chi Minh-Ville ? Ces cinq voix me proposaient toutes des variations sur la même nécessité moderne : une carte SIM. Dans un anglais avec un fort accent – devenu la langue universelle du commerce en tout genre –, chaque vendeur me vantait les détails de son offre : appels longue distance illimités ! Aucun frais de service ! Vous pourrez garder votre numéro WhatsApp ! Et quand, au premier kiosque où je m'étais arrêté, on me dit qu'une carte SIM d'un mois avec tous…