TEMOIGNAGE. Gaza : alors que l'hiver arrive, les habitants "ne trouvent pas de veste pour leurs enfants"

Sur une courte vidéo, Kahled montre comment la ville de Rafah, tout au sud de la bande de Gaza, est revenue un siècle en arrière. La cuisine se fait au bois, faute de gaz, il n’y a plus de sel et la farine est hors de prix. Dans l'enclave, la situation s’aggrave de jour en jour pour la population, qui se concentre majoritairement sur les deux tiers du territoire avec les évacuations forcées de la ville de Gaza. Et l’arrivée de l’hiver complique tout, avec des intempéries qui ont déjà commencé.

À Rafah, beaucoup de gens dorment dans la rue. "ll n'y a pas de matelas. Ils n'ont pas des draps. Il n'y a pas de couverture. Il n'y a pas de tentes", décrit Kahled. Cet homme travaillait à Gaza pour l'ONG Médecins du monde et vit maintenant avec sa famille et 30 personnes dans un bâtiment sans porte et sans fenêtre. Malgré tout, il a pu mettre la main sur des couvertures chaudes, distribuées au compte-goutte par l'ONU. "J'ai acheté une bonne quantité de couvertures. Je les ai mises dans ma voiture", explique-t-il.

"J'ai appelé mes collègues de travail pour savoir s'ils avaient besoin de couverture"

Kahled, qui vit à Rafah

à franceinfo

"J'ai vendu ces couvertures au prix où je les avais achetées", poursuit-il. L’an passé, à la même époque, Gaza était sous les inondations. L’hiver est court mais rigoureux dans cette partie du Proche-Orient. Les déplacés s’y préparent et cela se voit sur le marché des vêtements, d'après Kahled. "Petit à petit, les quantités diminuent. Mes collègues ne trouvent pas de veste pour leurs enfants âgés de 2 à 16 ans", déplore-t-il. Et alors que l'hiver arrive, les déplacés quittent la ville de Gaza avec presque rien et les camions humanitaires entrent au compte-goutte depuis l’Égypte.