Faut-il mettre fin au système d’indemnisation des victimes de spoliations antisémites? À l’occasion de la publication du rapport sur les spoliations de biens culturels entre 1933 et 1945, Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, a mis les pieds dans le plat. «Donnons nous cinq à dix ans supplémentaires pour les recherches de biens. Puis nous pourrons aborder la question plus large et éminemment sensible de la fin des réparations. La décision sera nécessairement politique, tant elle engage la nation tout entière dans son devoir de mémoire et de justice», suggère-t-il.
Selon lui, la mise en place d’un «délai de forclusion pour les indemnisations» est régulièrement évoquée, depuis les années 1950. Ce que le président ne précise pas, c’est qu’à l’époque, la France pensait tourner la page de l’antisémitisme et des pillages nazis beaucoup plus rapidement. Or, quatre-vingts ans après les faits, jamais la question des restitutions et des réparations n’a été aussi brûlante - l’intérêt…