Envoyé spécial à bord du «Charles de Gaulle»
Le fusilier marin a réussi son tir du premier coup. À tribord sur le porte-avionsCharles de Gaulle, il vient de lancer son lance-amarre vers le Jacques Chevallier, comme un grappin à l’abordage. De l’autre côté, on récupère le fil. Le bâtiment ravitailleur des forces (BRF), le premier de son genre, navigue à la même allure exactement que le navire amiral de la marine française comme dans un ballet coordonné. Depuis la passerelle de navigation, l’officier de manœuvre, le capitaine de frégate Marie, suit l’opération en notant minutieusement sur la vitre chaque ordre qu’elle donne. Le droit à l’approximation n’existe pas. Les deux navires se trouvent à quelque 60 mètres l’un de l’autre. Un peu moins, dit-elle, après avoir vérifié au télémètre. Dans l’atmosphère feutrée de la passerelle, on s’agite. Un voilier a été repéré à 15 minutes. Il va falloir lui demander de dégager la route pour ne pas avoir à faire dévier de conserve les deux navires de…