Qu’est-ce qui peut bien réunir autour du même projet Laurent Couson, compositeur, pianiste, chef d’orchestre et Fadia Otte, femme d’affaires d’origine libanaise, créatrice de bijoux de haute joaillerie ? La réponse à cette question tient en un seul mot : la paix. Le 21 novembre, le musicien et la designer se sont retrouvés en l’église Saint-Médard, dans le Ve arrondissement parisien, à l’occasion d’une parenthèse musicale. Cette prière universelle chantée en hébreu, en latin et en arabe raconte l’histoire de Babel où Dieu fit disparaître cette gigantesque tour de l’uniformité et de la langue commune pour créer la diversité et la différence.
Cette initiative musicale est soutenue financièrement par l’association Safe World Peace, fondée par Fadia Otte. Cette philanthrope marquée par la guerre au Liban qui se répète depuis des décennies, n’a de cesse d’agir sur le terrain pour tenter de faire taire la haine. « Mon frère a été assassiné en 1989, raconte-t-elle. J’ai vu de nombreuses atrocités, des morts, des gens brûlés. » Ces traumatismes, elle a choisi d’en faire une force pour réagir et agir en amenant là où elle le peut la lumière de l’éducation pour combattre l’obscurantisme.
Fadia sait la haine. Elle a su s’en défaire. « Encore une fois ce matin, j’écoutais les nouvelles avec la guerre à Gaza, en Israël, au Liban, en Ukraine. Mon cœur s’alourdit de tristesse. » Depuis vingt ans, avec Safe World Peace, elle défend des principes de tolérance, de respect et de compréhension mutuelle à travers la culture, l’art, le sport et l’éducation. L’association soutient des projets éducatifs au Liban, au Moyen-Orient, en Afrique...
S’ouvrir, apprendre, comprendre sont autant d’actions pour lutter contre l’obscurantisme. « J’ai passé les dix-sept premières années de ma vie à haïr le monde. Je me suis mise à l’apprendre, à le connaître et j’ai mis la joaillerie au service de l’humanité. » Car, c’est en effet avec la création et la vente de bijoux que la fondatrice de l’association parvient à financer les actions de cette organisation à but non lucratif qui ne compte qu’un seul et unique salarié mais près d’une quarantaine de bénévoles.