L'odyssée chaotique d'Ariane 6, la nouvelle fusée européenne qui tarde à décoller

C’est entre le 15 juin et le 31 juillet 2024 qu’Ariane 6 doit réaliser son vol inaugural. Cette annonce faite jeudi par Josef Aschbacher, directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA), est un soulagement. Ce vol inaugural est une mission cruciale, destinée à qualifier le nouveau lanceur lourd européen. Il y a urgence car l’Europe est privée d’accès autonome à l’espace depuis juillet 2023 avec le décollage de la dernière Ariane 5. Et avec l'indisponibilité de Vega C, nouvelle version de la petite fusée italienne, jusqu’à fin 2024, après l'échec de sa première mission commerciale fin 2022.

Ariane 6 accuse quatre ans de retard sur son calendrier initial. Ce n’est pas tout. Le programme a subi des surcoûts représentant «moins de 20%», selon l’ESA, du budget de 4 milliards d'euros destiné à financer la fusée, les boosters et le nouveau pas de tir à Kourou en Guyane. Déficitaire, Ariane 6 a besoin d'une subvention publique de 140 millions par an pour équilibrer son exploitation sur la période 2024-2026, puis de 340 millions par an entre 2026 et 2028. Ces déboires illustrent les difficultés du Vieux Continent dans le spatial. De leader mondial jusqu'au milieu des années 2010 avec Ariane 5, l'Europe a été détrônée par les États-Unis, grâce au Falcon 9 de SpaceX, mais aussi par la Chine, le Japon et l'Inde. Comment en est-on arrivé là?

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