Une enquête a été ouverte mi-août sur ce jeune de 17 ans suspecté d’avoir imaginé différents types d’attaques dans des conversations sur des messageries cryptées.
Passer la publicité Passer la publicitéIl s’était donné comme nom de guerre «Abou Jannah le Français». Un mineur de 17 ans a été mis en examen et écroué ce vendredi, suspecté d'avoir projeté des attentats djihadistes visant des ambassades, des bâtiments officiels ou des édifices publics de la Sarthe où il résidait, a appris l'AFP de sources proches du dossier samedi, confirmant une information du Parisien .
«C'est un jeune qui est tombé dans une spirale à laquelle l'interpellation a heureusement mis un terme. Il va falloir étudier sur quelles failles et fragilités ces idées néfastes ont pu s'installer. Surtout, il va falloir chercher quel adulte a profité de la faiblesse de mon client», a réagi Me Dylan Slama, avocat du mis en cause, sollicité par l'AFP.
Passer la publicitéCommissariat, ambassades ou l’Élysée pour cible
D'après l'une des sources proches du dossier, le Parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête mi-août sur le jeune homme suspecté d'avoir imaginé différents types de projets, découverts via des conversations sur des messageries cryptées.
Il est notamment soupçonné d'avoir songé à long terme à un projet d'action violente visant un commissariat du Mans, les ambassades d'Israël, du Royaume-Uni ou des États-Unis à Paris, l'Élysée, le ministère de l'Intérieur et des Armées, le Parlement européen à Strasbourg ou encore des sièges de médias parisiens. À plus court terme et de manière plus concrète selon la même source, il aurait songé à incendier des établissements scolaires du Mans ou des forêts.
L'intéressé a été interpellé lundi au Mans, chez ses parents par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Il s'est légèrement blessé en tentant de prendre la fuite avant d'être placé en garde à vue. À son domicile ont été découverts un serment d'allégeance au groupe État islamique mais aussi une liste d'établissements scolaires du Mans avec un nombre de litres écrits à côté, possiblement une évaluation du volume d'essence nécessaire pour les incendier, ou encore des formules chimiques d'explosifs.
Reconnaissance des faits en garde à vue
Toujours de même source, le mis en cause aurait reconnu devant les enquêteurs la majorité des faits qui lui sont imputés. Il se serait dit déterminé à agir tout en affirmant que ses projets n'avaient rien de concret, car de très grande ampleur.
Les acteurs de la lutte antiterroriste alertent régulièrement sur la recrudescence, au moins depuis 2023, de l'implication de mineurs dans le contentieux terroriste.
Passer la publicité«Il y a quelques années encore, les mineurs mis en examen en matière terroriste se comptaient sur les doigts d'une main alors que nous en avons eu 15 en 2023, 18 en 2024 et déjà 11 au 1er juillet», avait indiqué le Pnat fin juillet à l'AFP. Avec cette nouvelle mise en examen, le total est porté à au moins 14 mineurs impliqués pour 2025.