Affaire de la sextape à la mairie de Saint-Étienne : l’enquête est terminée
Les investigations sont terminées dans l'affaire du chantage à la vidéo intime impliquant le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau (ex-LR), qui secoue la ville depuis août 2022, a-t-on appris mercredi de sources proches du dossier.
Le juge lyonnais Nicolas Chareyre a rendu lundi un «avis de fin d'information» adressé à l'ensemble des personnes mises en cause dans ce dossier, ainsi qu'aux parties civiles qui sont l'ex-adjoint au maire Gilles Artigues victime du chantage, la ville de Saint-Étienne et Michel Thiollière, maire de la ville de 1994 à 2008. Les différentes parties disposent de trois mois pour adresser des observations ou formuler des demandes au magistrat instructeur.
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Huit mises en examen
Dans le cadre de l'affaire révélée par Médiapart fin août 2022, Gaël Perdriau, 51 ans, maire de Saint-Étienne depuis 2014 et président (en retrait) de sa métropole, est mis en examen pour «chantage», «participation à une association de malfaiteurs» et «détournement de fonds publics par un dépositaire de l'autorité publique». Exclu du parti Les Républicains et vilipendé par ses opposants, l'édile a toujours clamé son innocence et dit qu'il ne démissionnerait pas de la mairie.
Sept autres personnes sont mises en examen dans le cadre du chantage exercé à partir d'une vidéo où l'on voit l'ancien 1er adjoint centriste Gilles Artigues se faire masser par un escort-boy, tournée dans une chambre d'hôtel parisien en janvier 2015. Parmi ces mis en examen figurent l'ex-directeur de cabinet du maire, Pierre Gauttieri, l'ex-adjoint à l'éducation, Samy Kefi-Jérôme, et l'ex-compagnon de ce dernier, Gilles Rossary-Lenglet, qui avait révélé l'affaire en 2022.
Les quatre autres personnes mises en cause sont deux couples à la tête d'associations stéphanoises qui auraient servi à verser 40.000 euros aux auteurs de la sextape, pour des prestations fictives financées par des subventions municipales.
Ces révélations, suivies de l'ouverture d'une information judiciaire en septembre 2022, ont fortement secoué la municipalité stéphanoise, dont une partie des élus de la majorité a démissionné ou bien sont passés à l'opposition. Le fonctionnement de la métropole stéphanoise est lui aussi impacté, avec la désignation d'une présidente par intérim, à la suite de la mise en retrait de Gaël Perdriau de la présidence, alors qu'une majorité d'élus demandait sa démission.