Correspondant à Jérusalem
Quand l’armée israélienne a ordonné l’évacuation de son quartier, à Khan Younes, Maryam* est allée se réfugier à Rafah, chez sa sœur et son beau-frère. Leur appartement est devenu l’asile de toute la famille: il abrite une dizaine de personnes dont des enfants et des personnes âgées. Lorsque les bombardements leur laissent un moment de répit, une seule préoccupation s’impose à eux: trouver de quoi se nourrir.
Ville habituellement peuplée d’environ 300.000 personnes, Rafah est submergée par les déplacés. Environ 1 million de personnes s’y entassent dans des conditions précaires. Comme tous les 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza, Maryam est dépendante de l’aide humanitaire pour se procurer des aliments. «Il n’y a plus de légumes, plus de poulet. Les œufs, c’est trop cher, la viande rouge aussi: un kilo coûte 70 ou 80 shekels (environ 20 euros, NDLR), c’est le même prix qu’un paquet de farine.» La nourriture, explique-t-elle, ne s’achète plus dans les magasins…