Aux Etats-Unis, un condamné a été mis à mort par peloton d'exécution, une première depuis 2010
Un condamné à la peine capitale dans l'Etat américain de Caroline du Sud (sud-est), Brad Sigmon, 67 ans, a été mis à mort vendredi 7 mars par peloton d'exécution, une première dans le pays depuis 2010. Il avait été condamné en 2002 pour avoir battu à mort le 27 avril 2001 à coups de batte de base-ball les parents de son ex-petite amie, David et Gladys Larke, avant de tenter d'enlever celle-ci.
Il s'agit de la sixième exécution réalisée aux Etats-Unis en 2025, toutes les autres par injection létale, sauf une par inhalation d'azote en Alabama (sud-est), Etat qui a inauguré en janvier 2024 cette méthode jusqu'alors inédite et controversée, comparée par des experts de l'ONU à une forme de "torture". Mais un autre Etat du Sud du pays, la Louisiane, va reprendre les exécutions après une interruption de 15 ans, en utilisant également l'inhalation d'azote le 18 mars.
Un choix en désespoir de cause, selon ses avocats
Les autorités de Caroline du Sud ont fixé il y a un mois la date d'exécution de Brad Sigmon. Les lois de l'Etat font de la chaise électrique le mode d'exécution par défaut, mais accordent au condamné l'alternative de la mort par peloton d'exécution ou par injection létale.
Les trois précédents condamnés exécutés en Caroline du Sud depuis septembre - après une interruption de plus de 13 ans - ont tous choisi l'injection létale. Mais Brad Sigmon a opté pour le peloton d'exécution, en désespoir de cause, selon ses avocats. "La mort de Brad a été horrible et violente. Il a choisi le peloton d'exécution en sachant que trois balles briseraient ses os et détruiraient son cœur", a réagi dans un communiqué l'un d'entre eux, Gerald King. "Mais c'était le seul choix qu'il avait, après que les trois exécutions dans l'Etat par injection létale ont fait subir des agonies prolongées et potentiellement proches de la torture à des hommes qu'il aimait comme des frères", a-t-il ajouté. La dernière exécution de ce type au Etats-Unis, en Utah (ouest), remonte à 2010.
Brad Sigmon était attaché par les mains et les pieds à une chaise, une cagoule sur la tête, une cible dessinée sur un papier ou un bout de tissu étant fixée sur sa poitrine, ont raconté lors d'une conférence de presse les journalistes qui ont assisté à l'exécution. Les derniers mots de Brad Sigmon ont été lus par son avocat Gerald King."Je veux que ma dernière déclaration soit une déclaration d'amour et un appel à mes coreligionnaires chrétiens pour nous aider à mettre fin à la peine de mort", a-t-il dit. Six exécutions sont prévues aux Etats-Unis pour le seul mois de mars.