"Le compte n'y est pas" concernant les économies à réaliser en vue du budget 2026, prévient la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, dans un entretien au Journal du Dimanche, dimanche 8 juin. "Les ministères devront dépenser moins l'année prochaine que cette année. Cela ne veut pas dire faire moins sur tout, mais proposer des économies et des réformes pour financer les nouvelles priorités", résume la ministre.
Le Premier ministre, François Bayrou, doit présenter d'ici au 14 juillet les grandes lignes du budget 2026. A six semaines des annonces promises, le gouvernement continue de privilégier la réduction des dépenses à une augmentation de la fiscalité, pour dégager 40 milliards d'euros répartis entre Etat, Sécurité sociale et collectivités locales. L'objectif est de réduire le déficit public à 4,6% du produit intérieur brut (PIB) l'an prochain.
"Une réorganisation massive de l'Etat"
"Dans les propositions que je ferai au Premier ministre avec [le ministre de l'Economie] Éric Lombard pour préparer ses arbitrages, il faudra bien que le compte y soit. Un bon ministre dégage des marges de manoeuvre et pilote son administration", insiste Amélie de Montchalin. Elle dit rejeter "le rabot aveugle", et prône "une réorganisation massive de l'État, pour plus d'efficacité et plus de lisibilité". "Nous allons demander, ministère par ministère, à revoir les besoins de recrutement d'une part et les revalorisations salariales d'autre part."
Interrogée sur la hausse du nombre de fonctionnaires ces dernières années, la ministre "confirme que nous voulons revoir cette tendance". Amélie de Montchalin confirme également la fusion ou la suppression d'un tiers des agences et opérateurs de l'Etat, et le fait que les contributions exceptionnelles de 2025 (celle des ménages les plus riches et la surtaxe d'impôt sur les sociétés) le resteront. La ministre des Comptes publics réaffirme la volonté du gouvernement d'avoir "moins de niches [fiscales] et des impôts moins élevés pour tout le monde".