«Quand l’inflation est arrivée, je me suis dit: “On va se faire caillasser ” », confie Michel-Édouard Leclerc en recevant Le Figaro dans son immense bureau rempli de souvenirs dominant la Seine, au sixième étage du siège de l’enseigne, à Ivry. Au printemps 2022, peu après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, les prix alimentaires sont repartis à la hausse dans les grandes surfaces en France, après plus d’une décennie de légère baisse entraînée par la guerre des prix entre distributeurs. Une remontée interrompue jusqu’à l’été dernier, à peine adoucie par un mini-reflux constaté cet automne: en cette fin janvier 2024, les prix restent supérieurs de 21 % à leur niveau d’il y a deux ans. Cela aurait pu sonner le glas du chantre des prix bas, et semer le chaos parmi les quelque 555 commerçants indépendants adhérents au mouvement E.Leclerc.
Bien au contraire, les deux années d’hyperinflation ont profité au leader français de la distribution. Pour Michel-Édouard Leclerc, président du…