Une attaque jihadiste au nord du Burkina Faso fait "plusieurs dizaines" de morts
"Plusieurs dizaines" de militaires et de civils ont été tués dimanche dans une nouvelle attaque jihadistes à Djibo, importante ville du nord du Burkina Faso, a appris l'AFP lundi 12 mai de sources sécuritaires et locales.
Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à de nombreuses attaques de groupes armés jihadistes liés à Al-Qaïda et l'Organisation État islamique sur la majeure partie de son territoire.
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Dimanche, des centaines de jihadistes ont attaqué simultanément le détachement militaire, les postes de police, de gendarmerie et ont fait des incursions dans des quartiers de la ville de Djibo, faisant "plusieurs dizaines" de militaires et de civils tués.
"Ils sont venus par centaines, à bord de motocyclettes et de véhicules, encerclant pratiquement la ville", a précisé une première source sécuritaire.
"Des gens ont été exécutés devant leurs domiciles"
"Des groupes ont fait des incursions dans certains quartiers de la ville, faisant des victimes parmi les populations civiles", a ajouté une deuxième source sécuritaire, expliquant que "des éléments (de l'armée) sont tombés (morts), d'autres blessés, après avoir infligé des pertes aussi à l'ennemi".
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Des habitants joints au téléphone par l'AFP ont confirmé les attaques et évoqué un bilan de "plusieurs dizaines" de morts.
Au secteur 4, un quartier de la ville, "des gens ont été exécutés devant leurs domiciles. Il s'agit particulièrement d'hommes. Les femmes et les enfants ont été épargnés", a dit à l'AFP un habitant de Djibo sous le couvert de l'anonymat.

La junte militaire du capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir depuis un putsch en septembre 2022, ne communique quasiment plus sur les attaques et assure régulièrement reconquérir des parties du territoire.
Mais le pays reste pris dans une spirale de violences qui ont fait, depuis 2015, plus de 26 000 morts civils et militaires, dont plus de la moitié ces trois dernières années, selon l'ONG Acled qui recense les victimes de conflits.
Avec AFP