La guerre vue d’en bas et d’en haut. Depuis les tranchées et les salles d’état-major, à hauteur d’hommes, comme de la grande histoire. Dans la littérature militaire, le Diên Biên Phu de Bernard Fall, réédité en cette année du 70e anniversaire de la bataille, est un livre à part parce que son auteur était un être singulier. Mi-baroudeur mi-universitaire, un homme de jungle et d’études. Sa relation du choc qui a signé la fin de l’Indochine française, et plus généralement de son aventure coloniale, tient à la fois de la fresque historique et de l’épopée humaine.
La précision du récit est stupéfiante, inégalée. Le nombre de litres d’essence emportés par un Dakota volant de Hanoï aux confins du Laos, la minute à laquelle les canons se mettent à tonner, l’indicatif radio des officiers, le numéro des compagnies, des sections, Bernard Fall ne néglige rien. Comme dès les premières pages, quand il conte l’opération Castor. Le 20 novembre 1953, les parachutistes - dont le 6 BPC (bataillon de parachutistes…