Rugby : les premiers témoignages du staff après la disparition en mer du jeune rugbyman Mehdi Narjissi

Le Petit Bleu, quotidien régional d'Agen, révèle ce vendredi les premiers témoignages recueillis par les autorités sud-africaines, quelques heures après le drame qui a coûté la vie au jeune rugbyman Medhi Narjissi (17 ans) emporté par une vague sur une plage du Cap, le 7 août dernier. Des éléments qui ont été communiquésau juge d'instruction agenais, Serge Rey, saisi le 3 septembre pour faire la lumière sur les causes de cette tragédie.

Dans ce rapport où figurent les témoignages de trois membres du staff - Stéphane Cambos, le manager l'équipe de France des moins de 18 ans, Robin Ladauge, le préparateur physique, et Pascal Pradier, le médecin -, il est confirmé que la baignade sur cette plage réputée dangereuse n'était pas prévue dans le planning. On y apprend que le groupe de 28 joueurs avait été scindé en deux pendant cette journée découverte, prévue elle, consacrée à l'observation des otaries et pingouins puis d'un pique-nique sur une plage.

Pendant qu'une partie du groupe visitait le phare du Cap, l'autre partie a changé de programme. «Nous sommes descendus à la plage pour une session de récupération musculaire, confirme Robin Ladauge. Vers 15h30, j'ai dit à l'équipe de sortir de l'eau puisque la récupération était terminée. Un des garçons avait des difficultés.» Il s'agit de Medhi Narjissi, licencié au Stade Toulousain et capitaine de cette équipe. «L'autre garçon (Oscar Boutez, NDLR) est allé dans l'eau pour se porter à son secours et essayer de l'attraper. Mais il est emporté par une vague et Oscar réussit à revenir vers la plage. On a commencé à voir Medhi, puis il a disparu de notre vue.»

Robin (Laauge, le préparateur physique) était dans l'eau avec une bouée et en combinaison. Il était face à la plage. Les autres membres du staff formaient un cordon autour de la plage.

Stéphane Cambos, manager de France U18

C'est seulement à ce moment-là que Stéphane Cambos arrive sur les lieux. Le manager raconte : «Une fois le pique-nique terminé, et la marche vers le phare entamée, Robin va évaluer les conditions de la mer pour une séance de récupération musculaire. Il prend la décision d'emmener un groupe avec lui sans m'en référer. Selon Robin, les conditions étaient remplies pour faire cette séance. Quand je suis arrivé avec mon groupe de joueurs, il y avait des joueurs dans l'eau, d'autres sur le sable et au bord de l'eau. Robin était dans l'eau avec une bouée et en combinaison. Il était face à la plage. Les autres membres du staff formaient un cordon autour de la plage. J'ai entendu Robin dire, il est temps de sortir de l'eau. Les enfants sont sortis. Puis, j'ai réalisé qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. J'ai vu deux têtes dans l'écume qui dérivaient vers les rochers. J'ai couru pour avoir de la connexion sur mon téléphone et j'ai alerté les secours.»

Des témoignages qui vont dans le sens des interrogations de la famille de Medhi Narjissi. Leur avocat, Édouard Martial, souhaite que le juge d'instruction entende à son tour «tout le monde le plus vite possible pour remonter la chaîne des responsabilités et savoir pourquoi ces mineurs se sont retrouvés sur cette plage, ce qui n'était pas prévu et qu'elle est interdite à la baignade.»

Les recherches se poursuivent pour retrouver le corps

Selon le Petit Bleu, les autorités sud-africaines poursuivent toujours les recherches, en bateau, à raison de trois sessions par semaine, (lundi, mercredi et vendredi) pour tenter de retrouver le corps du jeune joueur disparu en mer le 7 août.