Nouveau redressement judiciaire en vue pour l'enseigne Naf Naf
Retour à la case départ pour Naf Naf. Les salariés de l'enseigne de prêt-à-porter ont appris, mercredi 21 mai, que leur direction allait demander le placement de l'entreprise en redressement judiciaire "en vue d'un plan de continuation", selon un document du CSE consulté par l'AFP. "Le scénario catastrophe que nous redoutions se répète, moins d'un an après la reprise par le groupe turc Migiboy" dans la foulée d'un précédent redressement judiciaire, a indiqué la CFDT dans un communiqué. Le repreneur turc s'était engagé en juin 2024 à sauver 90% des emplois et conserver une centaine de boutiques en propre. A l'époque, la société Migiboy Tekstil a offert plus de 1,5 million d'euros pour reprendre l'enseigne française.
Ce faisant, l'entreprise turque avait sauvé 521 emplois sur 586 et une centaine de boutiques en France, et repris les filiales en Espagne, en Italie et en Belgique.Contactée par l'AFP, la direction de Naf Naf n'a pas répondu dans l'immédiat. C'est lors d'un CSE extraordinaire tenu mercredi matin que les salariés de l'entreprise ont appris la nouvelle de la demande de mise en redressement judiciaire auprès du tribunal de Bobigny.
"Situation d'incertitude extrême"
Dans son avis du jour, le CSE se dit "profondément choqué par la demande de mise en redressement judiciaire, qui intervient moins d'un an après la reprise". Il dénonce une "dissimulation mensongère de la situation réelle de l'entreprise" ces derniers mois de la part de la direction. "De nouveau, les salariés sont placés dans une situation d'incertitude extrême et voient leur emploi menacé", déplore la CFDT, selon laquelle Naf Naf emploie quelque 700 personnes. La marque iconique des années 1990 enchaîne les déboires depuis plusieurs années, avec une troisième demande de redressement judiciaire en cinq ans.