Le président serbe Aleksandar Vucic a affirmé ce dimanche 29 juin qu'il ne céderait pas aux dizaines de milliers de manifestants rassemblés samedi soir à Belgrade pour exiger des élections anticipées, et brandi la menace de nouvelles arrestations.
Ce rassemblement a été l'un des plus importants en plus de six mois de manifestations lancées en novembre après l'effondrement du toit d'une gare dans la ville de Novi Sad, dans le nord du pays. Cette tragédie, qui a fait 16 morts, a été largement imputée à une corruption bien ancrée.
«Terrorisme»
La manifestation a rassemblé environ 140.000 personnes, selon un organisme indépendant. Les autorités ont, elle, fait état de 36.000 participants. En fin de soirée, des heurts ont éclaté entre des grappes de manifestants dont certains avec des fumigènes et les forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes. Les heurts sont rares depuis le début du mouvement.
«La Serbie a gagné, et vous ne pouvez pas vaincre la Serbie par la violence, comme certains le voudraient», a déclaré Aleksandar Vucic, lors d'un discours public. Accusant le mouvement de contestation, dont les étudiants ont pris la tête, de «terrorisme», il a assuré qu'il y aurait «beaucoup d'autres personnes arrêtées pour avoir attaqué la police». Il n'y aura «pas de négociations avec les terroristes et ceux qui veulent détruire l'État», a-t-il ajouté.
77 arrestations
La police a arrêté 77 personnes, dont 38 sont toujours en garde à vue, selon le ministre de l'intérieur, Ivica Dacic. Selon les autorités, 48 policiers ont été blessés, dont un grièvement.
Avant cette manifestation, les organisateurs avaient lancé un «ultimatum» à Aleksandar Vucic pour qu'il annonce des élections. Dimanche, le président a réitéré son intention de ne pas organiser de scrutin national avant la fin de l'année 2026.
Face au mouvement de contestation, le président serbe s'est séparé du chef du gouvernement et de certains ministres en janvier, tout en accusant les manifestants de vouloir fomenter un coup d'État, d'être payés par d'autres pays ou de vouloir attenter à sa vie.