Coupes budgétaires, nouvelle menace de censure... Le "8h30 franceinfo" d'Amélie de Montchalin
Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, était l’invitée du "8h30 franceinfo", vendredi 24 janvier. Nouvelle menace de censure, baisse du budget des Sports... Elle répondait aux questions d'Alix Bouilhaguet et Benjamin Fontaine.
"La censure a un coût de 12 milliards d'euros pour les Français"
"Notre réveillon à tous nous a coûté six milliards au 1er janvier et depuis, c'est 100 millions par jour, sur deux mois, c'est 12 milliards d'euros de gâchis", indique Amélie de Montchalin au sujet de la censure. "C'est la prime Renov' qui n'est pas versée, des places en Ehpad, des mesures pour les Outre-mer qui ne sont pas prises", explique la ministre qui rappelle la nécessité d'avoir un budget.
Sans budget, "18 millions de Français vont voir leurs impôts augmenter"
La ministre chargée des Comptes publics alerte sur les conséquences d'une censure pour le pouvoir d'achat des Français. "Si jamais il y avait une nouvelle censure la semaine prochaine, ça veut dire qu'il y a 600 000 Français qui vont le 15 mars ou le 15 mai devoir payer un impôt sur le revenu", met en garde Amélie de Montchalin, "ça veut dire qu'il y aurait 18 millions de Français qui verraient leurs impôts augmenter".
La ministre des Comptes publics assure que sans budget, elle n'est pas en mesure de "protéger les 600 000 et 18 millions de Français en question". "Notre objectif avec François Bayrou, c'était : un, on réduit le déficit ; deux, on n'augmente pas les impôts pour les Français", rappelle la ministre qui met la pression sur la gauche, et notamment les socialistes qui laissent planer la menace d'une censure sur le budget. "On peut s'opposer sans censurer", insiste la ministre des Comptes publics.
Baisse du budget des Sports, "il faut entendre la société civile"
La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a assuré "entendre" les critiques sur la décision du gouvernement de raboter drastiquement le budget des Sports. "Probablement que la coupe de 100 millions n'est pas le point d'arrivée du compromis" qui sera trouvé par les parlementaires, a-t-elle souligné. "Quand vous avez les parlementaires de tous bords, toute la société civile qui vous dit que ce n'est pas le bon équilibre, il faut l'entendre", souligne la ministre. Mi-janvier, le gouvernement avait tenté, sans succès, de faire passer un amendement au Sénat pour réduire de 34 millions d'euros un budget déjà coupé d'une centaine de millions d'euros. Un coup de rabot qui faisait passer le budget des Sports de près de 900 millions d'euros en 2024 à près de 600 millions d'euros.
"Sur le sport, les parlementaires trancheront", balaye la ministre, renvoyant à la commission mixte paritaire (CMP) le soin de trouver un compromis sur la baisse ou non du budget des Sports. Abondamment critiquée par plusieurs sportifs français, tels que le judoka Teddy Riner et le nageur Léon Marchand, la décision du gouvernement d'amputer le budget du ministère des Sports suscite un tollé. Dans une déclaration à L'Équipe mercredi 22 janvier, Emmanuel Macron a donné "raison" aux athlètes dont plus de 400 ont signé une tribune parue dans le quotidien sportif pour protester contre ce coup de rabot.