Tunisie : avant l’ouverture du procès de la « terreur », l’opposition dénonce une manœuvre de Kaïs Saïed pour étouffer l’opposition
La symbolique est forte. Le danger tout autant. Ce lundi 3 mars, au siège de la Ligue des droits de l’homme à Paris, la même salle qui avait accueilli des défenseurs des droits humains la veille du départ de Ben Ali en janvier 2011 rassemble à nouveau des représentants de la société civile tunisienne. Cette fois, ils dénoncent un autre péril : le « musellement » et « l’humiliation » orchestrés par son successeur, Kaïs Saïed, contre l’opposition dans l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État » qui s’ouvre aujourd’hui.
Quarante accusés – responsables politiques, avocats, hommes d’affaires, activistes et figures médiatiques – comparaissent devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Pour Kamel Jendoubi, président du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie, c’est une « illustration tragique de l’oppression des autorités », un « climat de peur, voire de terreur, qui étouffe la société civile et restreint l’espace civique tunisien ».