« C’est un moment que l’on veut inscrire dans l’histoire de Paris », déclarait Anne Hidalgo mi-octobre, en dévoilant le programme des commémorations du dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015. Comme chaque année, un temps de recueillement sera organisé sur chacun des six sites touchés par les attentats. Dans le 10e arrondissement, une minute de silence sera observée à 10 h 30 dans le hall de la mairie. Un parcours mémoriel débutera au Stade de France, puis devant les établissements Le Carillon et Le Petit Cambodge, et s’achèvera dans le 11e arrondissement en passant par La Bonne Bière, La Belle Équipe et le Bataclan.
Dix ans après le drame, une soirée spéciale a aussi été organisée. À partir de 18 heures et jusqu’à 20 heures, TF1 et France 2 bousculeront leurs programmes pour couvrir la cérémonie qui se tiendra près de l’Hôtel de ville, place Saint-Gervais. C’est là que sera inauguré officiellement le jardin du souvenir des victimes des attaques du 13 novembre 2015, en présence des associations de victimes, de la maire de Paris, Anne Hidalgo, mais aussi du président de la République, Emmanuel Macron. Ce site, imaginé par le paysagiste Gilles Clément, est composé de plusieurs blocs de granit bleu taillés, dont six représentent les lieux des attentats, et sur lesquels les noms des victimes sont inscrits, au milieu d’un orme centenaire, symbole de justice, et de « l’olivier de la paix », offert par la ville lors des premières commémorations, en 2016.
Passer la publicité« Requiem des lumières »
Cette soirée ne sera pas qu’un simple moment de recueillement. Musique et danse seront au rendez-vous. « Il fallait inviter la culture, qui a été attaquée ce jour-là, en mêlant le spectaculaire et la sobriété », précisait en octobre Thierry Reboul, directeur artistique de l’événement, connu pour avoir coordonné les cérémonies des JO de Paris. Devenu célèbre l’an dernier pour avoir composé l’hymne des Jeux, Victor Le Masne a créé, pour les 10 ans des attentats, le Requiem des Lumières, une œuvre musicale jouée avec l’orchestre de la garde républicaine et le chœur de Radio France. Si le terme de « requiem » a une résonance religieuse, ce morceau musical dans lequel aucun texte n’est récité ou chanté est « laïc », précise l’artiste. L’équipe artistique qui organise cet événement est également composée de Mossi Traoré, en charge du stylisme, de Blanca Li, chorégraphe, ou encore de Lola Breig et d’Étienne Guiol, responsables de la scénographie.
Cette cérémonie ne sera pas ouverte au public mais des écrans géants seront dressés place de l’Hôtel de ville et place de la République pour permettre aux Parisiens et visiteurs d’assister à l’événement. Ces derniers ont également la possibilité de déposer une fleur ou une bougie, en hommage aux victimes, au pied de la statue de la République. Sur la place, l’exposition « 13 novembre 2015, Paris se souvient » présente plusieurs clichés réalisés par les photographes de la ville durant les jours qui ont suivi les attaques.
Par ailleurs, jusqu’au 28 novembre, l’exposition « Les arts graphiques, rempart à la violence » est à découvrir en accès libre à la mairie du 10e arrondissement tandis que l’exposition « Liberté – Objets – Fraternité » du photographe Yves Samuel se tient jusqu’au 17 novembre sur les quais de la ligne 11 de la station de métro République. Le Musée Carnavalet et les Archives de Paris présentent quant à eux une sélection d’hommages collectés sur les lieux des attaques.