« C’est une décision évidemment très satisfaisante » : les 16 militants, poursuivis pour une action menée contre TotalEnergies au Havre, ont été relaxés
Ils étaient restés enchaînés à l’écluse François 1er du port du Havre plusieurs heures le 13 mai 2023, pour dénoncer l’installation du terminal méthanier flottant « Cape Ann » par TotalEnergies et ses conséquences écologiques. Jugés pour « entrave à la circulation », 16 militants écologistes, dont une majorité de scientifiques, ont été relaxés après être passés en procès le 6 décembre 2024 dont le délibéré a été rendu le 10 février. « C’est une décision évidemment très satisfaisante », a indiqué maître Chloé Chalot, leur avocate.
Une relaxe pour prouver « la nécessité de ce type d’actions »
L’enjeu du procès était « la relaxe et la reconnaissance de la nécessité de ce type d’actions pour dénoncer le terminal méthanier », avait déclaré à l’Agence France-Presse leur avocate, Chloé Chalot, avant le début de l’audience. Hugo Raguet, 37 ans, enseignant chercheur en informatique, fait partie des personnes poursuivies et des dix mis en cause. Selon lui, il s’agissait d’une « action légitime », et souhaitait « expliquer pourquoi on a fait ça ». « Il y a un consensus scientifique sur les dommages gravissimes que produit la poursuite du développement des énergies fossiles », rappelle le militant. « Cette audience est l’occasion de sensibiliser la justice à la question climatique », poursuit-il.
Lors de l’audience, des témoins dont un membre du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) normand ont rappelé l’urgence climatique qui a poussé les militants à cette action. La procureure avait reconnu le caractère actuel ou imminent du danger causé par le changement climatique. Elle avait cependant considéré que l’action a perturbé la circulation de manière disproportionnée, malgré les millions de morts causés par le changement climatique. Elle a donc requis de maintenir l’amende initiale de 200 euros par personne. L’avocate des militants scientifiques avait de son côté plaidé la relaxe suivant l’état de nécessité car cette action était nécessaire pour éviter des dommages bien plus importants.
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