Correspondant à Jérusalem
Entré en vigueur ce matin, le cessez-le-feu entre l’Iran et Israël semble déjà compromis. À 11 heures du matin, les sirènes ont retenti dans le nord d’Israël, alertant les habitants de Galilée de l’approche de deux missiles balistiques tirés depuis l’Iran. Ils ont été interceptés par le système de défense.
La réaction israélienne ne s’est pas fait attendre. Le ministre de la Défense, Israël Katz, a aussitôt demandé à l’armée de riposter avec force « en accord avec le premier ministre », précise-t-il. « Téhéran va trembler », a promis dans la foulée Bezalel Smotrich, le ministre israélien des Finances.
Paris appelle à un «complet arrêt des hostilités». L’Iran nierait avoir violé le cessez-le-feu, selon des médias iraniens cités par la presse israélienne. Mais, selon un dirigeant des services de sécurité iraniens cité par l’agence Fars, le pays «garde le doigt sur la détente, afin de répondre à toute agression.»
Beer Sheva frappée
Le cabinet du premier ministre israélien venait pourtant d’annoncer que le Cabinet de Sécurité avait accepté le cessez-le-feu demandé par Donald Trump. Le communiqué justifie cette décision par le fait qu’« Israël s’est libéré d’une double menace existentielle : celle du programme nucléaire et des missiles balistiques. » Mais les premières heures d’un cessez-le-feu sont toujours les plus périlleuses et le gouvernement israélien prévenait également que toute violation iranienne serait suivie d’une réponse.
Au petit matin, malgré l’imminence du cessez-le-feu, qui devait entrer en vigueur à 7 heures du matin, l’Iran avait déjà tiré une salve de 20 missiles. À Beer Sheva, dans le Neguev, quatre personnes ont été tuées, une vingtaine a été blessée alors qu’elles s’étaient réfugiées dans leurs abris antibombe.
Dans la nuit, l’armée israélienne a elle aussi continué de frapper des cibles du régime iranien : des lanceurs de missiles balistiques situés dans le nord du pays. Un ingénieur en armement a aussi été tué dans une attaque à Téhéran.
À l’aube, un communiqué de l’armée annonçait que l’aviation avait «obtenu le contrôle absolu du ciel de Téhéran, infligé de sévères dommages au commandement militaire et détruit des dizaines de cibles du gouvernement iranien». Lequel avait répondu aux bombardements américains de dimanche par une frappe sur une base américaine au Qatar, officiellement sans faire de dégâts.
Les Israéliens, qui s’apprêtaient à pouvoir reprendre souffle après onze jours de guerre, doivent à nouveau se préparer à vivre dans la guerre.