Les « Trésors sauvés de Gaza » : l’Institut du monde arabe dévoile le patrimoine palestinien menacé d’anéantissement

Elle a une main sur la hanche, l’autre paume en appui sur un buste d’Hermès. Par terre, à sa droite sont posés les petits sabots de l’enfant Pan. La déesse a la tête tournée sur le côté et le regard vers le bas, comme perdue dans ses pensées.

On se prend à imaginer les images qui traverseraient son esprit rêvasseur : plus de deux millénaires de bouleversements politiques, religieux et civilisationnels, des siècles passés sous l’eau et, aux années 2000, le grand voyage vers l’Europe, où elle restera jusqu’aujourd’hui, pendant que sa terre natale meurt sous les bombardements.

Un doute demeure quant à savoir si ces beaux traits creusés dans le marbre désignent Aphrodite ou Hécate, déesse de la Lune. Sa datation aussi est floue – époque hellénistique ou romaine, hésite le cartel. Ce que l’on sait de cette statue d’une trentaine de centimètres, c’est qu’elle a dû être conçue pour être placée dans une niche et vénérée, que le destin l’a ensuite fait échouer au...