Cet article est issu du Figaro Magazine.
LE FIGARO. - Inspiré de la pièce d’Eugène Ionesco, votre film raconte l’émergence de l’intolérance et de la pensée totalitaire à travers une série d’épisodes quotidiens qui se déroulent en Israël dans un seul bâtiment, le Shikun. Dans ce groupe hybride de personnes d’origines et de langues différentes, certains se transforment en rhinocéros, d’autres résistent. Est-ce une métaphore de nos sociétés contemporaines?
AMOS GITAÏ. - Quand j’ai commencé à travailler sur ce film, j’ai rencontré la fille d’Eugène Ionesco, à Paris, et nous avons beaucoup parlé du contexte et de la complexité de son univers. La pièce de Ionesco, Rhinocéros, a été écrite à la fin des années 1950 comme une fable totalitaire, et m’a semblé faire écho à ce que nous vivions. J’y ai vu la possibilité d’une inspiration pour un film à propos du présent. Mais Shikun s’inspire aussi d’autres références littéraires. Il se termine par un poème de Mahmoud Darwish, Pense aux autres.
Il y a…