Guerre à Gaza : pour la première fois, l’opinion américaine penche côté palestinien, rapporte un sondage

Près de deux ans après le déclenchement de la guerre à Gaza, l’opinion publique américaine connaît une volte-face historique. Selon un sondage du New York Times et de l’Université de Siena, les Étasuniens désormais soutiennent davantage la cause palestinienne que celle d’Israël. Cette évolution rompt avec l’élan de soutien pour l’État hébreu, que suscitaient les attaques du 7 octobre 2023.

En décembre 2023, 47 % des électeurs américains déclaraient avoir plus de sympathie pour Israël, contre seulement 20 % pour les Palestiniens. Deux ans plus tard, la tendance s’inverse : 35 % disent soutenir les Palestiniens, 34 % Israël, et 31 % ne préfèrent pas se prononcer. À en croire le quotidien, qui mesure l’évolution des perceptions du conflit israélo-palestinien depuis 1998, ces chiffres sont inédits.

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Renversement inédit

C’est la première fois que les sympathies en faveur des Palestiniens dépassent celles exprimées envers Israël. Un quart de siècle depuis les premières mesures du journal new-yorkais, ce basculement reflète l’érosion profonde du consensus pro-israélien, qui dominait jusqu’alors la vie politique américaine.

L’opinion publique semble désormais rejeter la poursuite de la guerre telle qu’elle est menée par le gouvernement de Benyamin Netanyahou. Six électeurs sur dix estiment qu’Israël doit cesser son offensive, même si les otages encore détenus ne sont pas libérés ou si le Hamas n’est pas éliminé. De plus, 40 % des Américains considèrent qu’Israël tue délibérément des civils à Gaza, un chiffre presque doublé par rapport à 2023.

Polarisation renforcée

La polarisation politique reste très marquée. Côté démocrate, l’opinion propalestinienne se renforce. Plus de huit démocrates sur dix estiment qu’Israël doit mettre un terme à son offensive. Ils n’étaient que 60 % à partager cette opinion il y a deux ans. Les Républicains, eux, restent majoritairement favorables à Israël, mais leur soutien s’érode. Il passe de 76 % en 2023 à 64 % aujourd’hui.

La fracture générationnelle est toute aussi frappante. Les jeunes électeurs ont choisi leur camp. Près de 70 % des moins de 30 ans s’opposent désormais à la poursuite de l’aide économique et militaire américaine à Israël. Contre un peu moins de 40 % chez les personnes âgées de 65 ans ou plus. Si la tendance se confirme, elle pourrait affaiblir les relations entre Washington et Tel-Aviv. Depuis sa création en 1948, Israël est le premier bénéficiaire de l’aide extérieure des États-Unis.