Quand une bande d'amis part sur les routes en charrette pour faire revivre le métier de colporteur

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Une bande de copains férus d'Histoire, à Besançon, dans le Doubs, qui s'est lancée dans une aventure incroyable. Tout l'été, ils ont transporté des produits fabriqués par des artisans, des poteries, des paniers, des confitures, pour les revendre. Et tout ça à pied !

"On tire notre charrette à la rencontre des artisans de la région, comme les colporteurs d'antan", s'amuse la bande d'amis. Pendant un mois et demi, ils ont poussé à la force des bras leurs 450 kg de marchandises. Un moyen de ressusciter l'histoire locale et, le temps d'un été, vivre la vie des colporteurs, ces paysans qui s'improvisaient marchands ambulants avec leurs chevaux.

"On est juste trois ânes !"

"Mais nous, on ne sait pas s'occuper des chevaux. Donc là, on est juste trois ânes !" Des journées entières à pousser comme des bourricots, ponctuées d'arrêts dans les villages, chez les artisans. Ils vont prendre le temps de les regarder travailler, avant de repartir avec quelques pièces.

"On va chez les artisans, les paysans, les producteurs, on passe du temps avec eux et on leur achète des produits pour les revendre ailleurs. Et faire voyager leurs marchandises en charrette". "C'est inattendu. Je me suis dit : 'Ah, cool, c'est une opportunité de se faire connaître'", se réjouit Eloi Wauquiez, tourneur sur bois dans le Jura.

Une vingtaine de kilomètres par jour, 630 au total. Des décors à couper le souffle. Et des automobilistes qui prennent leur mal en patience. "On est très lents, on a le temps de discuter avec les gens !", se satisfait Tom Grandjacquet, néo-colporteur.

Relayé par la presse, leur périple a touché les habitants qui les ont nourris et hébergés. Et à chaque étape, les clients se pressent pour acheter tout ce que ces jeunes voyageurs ont accumulé dans leur charrette. "Sur les produits qu'on vend, on ne fait aucun bénéfice, explique Maël Mangeais. C'est juste pour les faire voyager."

Des métiers revivent grâce à des passionnés

Les rouliers du Grand Vaud, c'est comme ça qu'on appelait les colporteurs dans le Jura. Ces paysans, quand l'hiver glacial arrivait, partaient sur les routes pour aller vendre des marchandises.

Des passionnés ouvrent des commerces de plus en plus variés. Friperie ambulante, couture, salon de coiffure... Une aubaine pour les clients isolés. Certains, passionnés d'Histoire, s'amusent également à ressusciter de vieux métiers. Des jeunes deviennent aussi tailleurs de pierre, par exemple. En revanche, certains métiers sont tombés aux oubliettes, et on ne les reverra plus. Comme les réveilleurs, bien avant les réveils ou les téléphones, qui faisaient la tournée des maisons pour réveiller les clients, avec un sifflet ou en criant.