RDC : les combats s’intensifient à l’est du pays et provoquent le déplacement massif des habitants

Meurtrie depuis plus de vingt ans par des guerres sanglantes, la province du nord-Kivu, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, est à nouveau le théâtre d’affrontements meurtriers. Depuis le 2 janvier au matin, la rébellion du M23 a lancé une offensive majeure dans le territoire de Masisi, une région située à environ 80 kilomètres à l’ouest de la grande ville de Goma, le chef-lieu de la province, frontalière avec le Rwanda.

Un Rwanda qui soutient financièrement et militairement les rebelles du M23 face aux forces armées de la RDC (FARDC), appuyée par des groupes armés locaux appelés Wazalendo, que l’on peut traduire par « patriotes », des volontaires de défense.

Plusieurs milliers de réfugiés

Selon la presse congolaise, la chefferie de Bashali et les environs de la localité de Katale voient les deux forces s’affronter, y compris à l’arme lourde, dans plusieurs localités villageoises, occasionnant un exode des civils.

Selon le rapporteur de la société civile de Masisi, Telesphore Mathondekere, « Après les attaques dans le territoire de Lubero, le M23 a ouvert le feu sur d’autres axes, notamment à cheval entre le territoire de Masisi et celui de Walikale. Les rebelles ont attaqué plusieurs positions des FARDC et des wazalendos dans des entités comme Kahira, Busoro et Buhimba. La présence des rebelles est à la base de la psychose et du déplacement massif des habitants. » Plusieurs milliers de personnes ont fui vers des localités voisines, dans le territoire de Walikale.

Tentative de médiation avortée entre le Rwanda et la RDC

Mais c’est bien la ville de Masisi, carrefour stratégique et centre administratif de la région, qui est visére par les rebelles du M23. Selon un rapport de l’ONU publié en juillet 2024, environ 3 000 à 4 000 soldats rwandais sont déployés au Congo voisin pour soutenir le M23. Selon les auteurs du rapport, ces soldats ont « violé l’intégrité et la souveraineté de la RDC » et ils les jugent « responsables des actions du M23 » de par le soutien à leur « conquête territoriale ».

Car si les ressources minières de la RDC sont pillées par les rebelles mais aussi par de nombreux groupes armés – et même des officiers corrompus de l’armée congolaise -, ce conflit est avant tout celui d’une prédation foncière, celle des terres riches et fertiles du Nord-Kivu.

Depuis plusieurs mois, l’Angola tente une médiation entre le Rwanda et la RDC, mais le sommet prévu à Luanda le 15 décembre dernier, qui devait réunir le président congolais, Félix Tshisekedi, et son homologue rwandais Paul Kagamé, a été purement et simplement annulé.

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