Six Nations : records à la pelle, cuillère de bois, Bielle-Biarrey historique… 5 questions avant la dernière journée du Tournoi

Italie-Irlande (15h15), pays de Galles-Angleterre (17h45) et France-Écosse (21h). Si vous n’aviez rien de prévu ce samedi, voici un programme chargé pour passer l’après-midi puis la soirée sur le canapé. Le Tournoi des six nations 2025 prend fin avec la cinquième et dernière journée, et la possibilité, pour les Bleus, de décrocher un nouveau titre.

Combien d’équipes peuvent encore être sacrées ?

Quatre. Français, Anglais, Irlandais et Écossais sont toujours en course pour la victoire finale. Les organisateurs ne pouvaient certainement pas rêver mieux pour une dernière journée à ne rater sous aucun prétexte, s’annonçant explosive et pleine de suspens. Côté XV de France (16 points), fort de son incroyable goal-average, la mission est simple : s’imposer, si possible avec le bonus offensif, pour fêter un nouveau sacre devant ses supporters. Les Anglais (15 points), actuellement deuxièmes, doivent également l’emporter face au pays de Galles, à l’extérieur, et espérer une défaite des hommes de Fabien Galthié contre le XV du Chardon.

Pour l’Irlande (14 points), la tâche est un peu plus difficile après leur lourd revers face aux Bleus lors de la 4e journée, puisque les joueurs du Trèfle doivent gagner en Italie et croire en des revers français et anglais. Enfin côté écossais (11 points), une victoire finale relèverait de l’exploit. Il faudrait d’abord voir l’Irlande et l’Angleterre perdre, avant de gagner en France avec quatre essais inscrits, sans que les Bleus ne prennent de bonus, et en renversant leur très lourd retard à la différence de points. A priori, le premier titre des coéquipiers de Finn Russell dans le Tournoi des six nations a peu de chances de voir le jour ce samedi.

Les Bleus doivent-ils craindre le XV du Chardon ?

Avant toute chose, une requête : les supporters hexagonaux ne doivent surtout pas tomber dans une quelconque forme d’arrogance à l‘égard des adversaires de l’équipe de France, pour le bien du sport et de l’image renvoyée par le rugby tricolore. Ceci étant dit, après une telle démonstration de force en Irlande, difficile de voir les Bleus être défaits par une équipe d’Écosse trop souvent sur courant alternatif, dans un match aussi important, et ce, à domicile. Malgré l’absence de leur capitaine, les hommes de Fabien Galthié ont largement de quoi composer avec des joueurs d’expérience au poste de demi de mêlée et un vivier toujours plus étoffé. La démonstration du week-end dernier a également mis en lumière la capacité de ce groupe à chasser sa Dupont-dépendance au meilleur des moments.

De son côté, le XV du Chardon réalise un Tournoi loin d’être évident, vainqueur de l’Italie et du pays de Galles dans la difficulté et lourdement défait contre l’Irlande. Avec une défense qui pourrait subir la puissance des terribles avants français et un système offensif parfois flamboyant mais trop souvent à l’équilibre, peu de chances de voir Blair Kinghorn et les siens tenir un match entier face à l’intensité tricolore. Il ne faut cependant pas oublier que les hommes de Gregor Townsend s’étaient imposés au Stade de France, en 2021 (27-23), grâce à un essai de Duhan van der Merwe dans les derniers instants. Un contexte bien différent, mais une piqûre de rappel dont les Bleus devraient certainement se servir pour réaliser une performance pleine et célébrer un 27e titre dans le Tournoi.

Nouvelle cuillère de bois pour le pays de Galles ?

Si la bataille est pleine de suspens pour la victoire finale, celle pour la dernière place l’est presque tout autant. Comme l’année dernière, le pays de Galles semble bien parti pour décrocher une deuxième cuillère de bois d’affilée (trophée fictif décerné à l’équipe ayant perdu tous ses matches dans la compétition). Avec trois points et aucune victoire, les Gallois accueillent le XV de la Rose pour espérer mettre fin à une série de 16 défaites consécutives. Son adversaire à distance, l’Italie (qui s’était imposé face au pays de Galles lors de la 2e journée), possède quatre unités et reçoit une Irlande revancharde après sa claque reçue contre les Bleus.

L’équipe qui parviendra à réaliser un bel exploit à domicile évitera certainement la sixième position. Un incroyable scénario est également à prévoir : si la Nazionale perd sans aucun point de bonus et que le XV du Poireau s’incline en prenant un point, les Gallois pourraient terminer devant l’Italie à la différence de points, actuellement en leur faveur, empochant ainsi la cuillère de bois, mais évitant la dernière place. Encore une fois, les possibilités sont nombreuses et devraient nous offrir un «Super Saturday» de folie.

Der historique pour Bielle-Biarrey ?

Il aura éclaboussé cette édition 2025 de son talent. Avec sept essais en quatre matches, Louis Bielle-Biarrey n’a laissé aucun répit à la concurrence et devrait terminer meilleur marqueur de ce Tournoi des six nations (le deuxième, Tommy Freeman, pointant à trois longueurs du Français). Mais comme le garçon ne semble jamais rassasié, deux incroyables records lui tendent désormais les bras. En cas d’essai face à l’Écosse, «LBB» deviendra le deuxième joueur de l’histoire de la compétition à six nations à avoir marqué durant tous les matches d’une seule édition (après le Français Philippe Bernat-Salles en 2000). Mais ce n’est pas tout, puisqu’il égalerait, par la même occasion, un record vieux de 100 ans : celui du nombre d’essais dans une seule édition, pour un seul joueur, actuellement détenu par l’Anglais Cyril Nelson Lowe (1914) et l’Écossais Ian Scott Smith (1925) avec 8 réalisations. S’il venait à inscrire un nouveau doublé, l’Unioniste établirait donc un nouveau record historique. Même sans, il a de fortes chances de figurer parmi les nommés pour le joueur de cette édition. Et si les Bleus étaient sacrés, il pourrait viser plus haut, à seulement 21 ans...

Des records à la pelle pour les Bleus ?

Outre la soif de titre, c’est l’autre enjeu de cette dernière journée pour le XV de France. En plus de ceux cités ci-dessus autour de Louis Bielle-Biarrey, plusieurs records historiques pourraient tomber à Saint-Denis en faveur des hommes de Fabien Galthié. En premier lieu, celui du nombre d’essais individuels. Après sa folle cavalcade terminée dans l’en-but de l’Aviva Stadium ce week-end, à la 74e minute de jeu, Damian Penaud a égalé Serge Blanco au nombre d’essais inscrits sous le maillot bleu (38), et pourrait donc devenir l’unique recordman à l’issue de cette dernière journée. Vient ensuite celui du nombre de points. Il n’en reste plus que 7 à inscrire pour Thomas Ramos, avant de dépasser l’emblématique Frédéric Michalak et ses 436 unités. L’ancien ouvreur tricolore a d’ailleurs souhaité au Toulousain de le battre au plus vite, dans un post Instagram publié dimanche. Enfin, les Bleus pourraient dépasser le record du nombre total d’essais inscrit en une seule édition, ce dernier étant détenu par l’Angleterre, avec 29 réalisations en 2001. Merveilleuse offensivement, l’équipe de France en possède actuellement 26. Vous l’aurez compris, une énième victoire bonifiée, et les coéquipiers de Grégory Alldritt - en plus de décrocher un titre crucial -, établiront un nouveau record, terriblement difficile à faire tomber.