Budget 2025 : la députée LR Véronique Louwagie réfute toute «obstruction» de la part de la droite
La vice-présidente de la commission des Finances est favorable au recours à l’article 49.3 en cas de «matraquage fiscal».
Passer la publicitéLes débats s’éternisent. Et les regards se tournent vers Les Républicains (LR), à l’origine de 20% des 3600 amendements déposés dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances. Alors que les députés du Nouveau Front populaire (NFP) et du camp présidentiel ont annoncé jeudi retirer des centaines d’amendements pour accélérer les débats, la droite fait la sourde oreille. Invitée sur France 2, la députée LR de l’Orne, Véronique Louwagie, a réfuté toute «obstruction» de la part de son camp. «C’est vrai, nous avons déposé beaucoup d’amendements», a-t-elle reconnu, expliquant que «du côté de la droite, c’est une habitude».
Alors qu’il a été décidé que les députés siégeront samedi pour poursuivre les débats, la vice-présidente de la commission des Finances pointe plutôt du doigt «le temps que prend chaque député dans le cadre de la discussion», en référence aux multiples rappels au règlement, interventions et réactions des parlementaires. «Le NFP n’a pas de leçon à nous donner parce qu’ils prennent beaucoup de temps», estime Véronique Louwagie, qui compte sur les amendements de la droite pour «aller plus loin dans la diminution des dépenses publiques».
«L’augmentation des impôts ne peut pas être le bon chemin»
Malgré un budget élaboré par le premier ministre issu de son camp, la droite a dû avaler de nombreuses couleuvres. Plusieurs de ses «lignes rouges» ont été franchies, comme le gel des pensions de retraite et l’augmentation des impôts. Comme elle l'avait déclaré dans Le Figaro, Véronique Louwagie continue de penser qu’une hausse de la fiscalité «ne peut pas être le bon chemin». L’élue de l’Orne est donc opposée au rétablissement de la taxe d’habitation, au cœur du débat public depuis plusieurs jours. La députée propose plutôt de «diminuer le nombre d’opérateurs de l’État», dont le coût aurait augmenté de 30 milliards d’euros ces six dernières années. «C’est en diminuant les dépenses que nous pourrons ensuite diminuer les impôts et réduire notre déficit», a-t-elle insisté.
Alors que le spectre du 49.3 plane toujours sur l’Assemblée nationale, Véronique Louwagie s’est réjoui que le premier ministre n’y ait pas encore eu recours. Mais la vice-présidente de la commission des Finances se veut lucide quant à l’évolution des débats. «Si nous assistons à un matraquage fiscal, Michel Barnier aura probablement intérêt à l’activer», avance-t-elle. D’autant plus que le premier ministre n’est pas aidé dans sa mission par ses propres soutiens, les députés MoDem ayant voté à plusieurs reprises avec la gauche, notamment sur la pérennisation de la surtaxe sur les hauts revenus. «Nous sommes en période de rodage entre les différents groupes», a tempéré Véronique Louwagie, qui se veut optimiste sur le futur du socle commun : «Le budget est un moment qui va permettre d’établir des liens entre nous et de nous rapprocher.»