Attaques de prisons : 21 personnes incarcérées, dont deux mineurs placés en centre fermé

Après un vaste coup de filet national mené dans le cadre de l'enquête sur les attaques contre des prisons et des agents pénitentiaires, 21 suspects âgés de 15 à 37 ans ont été mis en examen vendredi, a annoncé samedi 3 mai la procureure de Paris Laure Beccuau. Parmi eux, deux mineurs ont été placés en centre éducatif fermé.

Ces suspects, parmi lesquels figurent deux femmes, sont soupçonnés d'avoir été les "instigateurs, les relais, les recruteurs et les exécutants" ayant pris pour cibles les agents pénitentiaires avec "une violence extrême, décomplexée, préméditée, les atteignant, tant dans leur exercice professionnel, qu'au cœur de leur vie privée", a ajouté la procureure lors d'une conférence de presse au tribunal.

La magistrate a décrit des profils "très différents", âgés de 15 à 37 ans, certains "totalement inconnus" et sans aucun casier judiciaire, d'autres relevant de la "criminalité organisée du haut du spectre". 

Parmi eux figure le créateur présumé d'un compte Telegram intitulé DDPF (Défense des prisonniers français) mettant en cause les conditions de détention.

Des délits "en bande organisée"

En détention pour des faits de droit commun, cet homme de 24 ans "est le seul qui prétend avoir des liens avec la DZ Mafia", a expliqué la procureure de Paris. Il sera jugé prochainement pour des faits en lien avec le narcobanditisme marseillais.

"Trois des personnes à qui il est reproché d'avoir recruté des exécutants étaient également déjà en détention provisoire pour des faits délictueux de diverses natures", a ajouté Laure Beccuau.

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La plupart des exécutants sont "des personnes jeunes habitant à proximité des lieux de passage à l'acte", pour des actions criminelles payées "entre 500 et 7 000 euros", a-t-elle détaillé.

L'information judiciaire ouverte vendredi par la Junalco pour notamment association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et de délits et tentative de meurtre en bande organisée porte sur une quinzaine d'actions menées contre des prisons et des agents pénitentiaires à partir du 13 avril. 

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Selon le directeur adjoint de la Direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) Philippe Chadrys, 10 millions de données téléphoniques ont été analysées durant l'enquête.

Avec AFP