18 septembre : à Nîmes, les retraités rêvent de voir les dividendes des actionnaires taxés
Françoise, 69 ans, est retraitée de l’École des mines d’Alès. Voilà six ans qu’elle profite d’une retraite « correcte ». Mais pour autant, les retraités ne sont « ni un monde à part, ni un groupe social homogène », assure-t-elle, contrariée que le pouvoir parle des retraités comme d’« une catégorie à taxer ».
D’autres ont plus de mal (qu’elle) à en vivre. C’est « pour eux » qu’elle est là, dans le cortège nîmois où 8 000 personnes ont manifesté, selon le décompte de l’intersyndicale, 3 000 selon la préfecture. Pour ceux qui subissent trop pour manifester ou qui se disent « ça va encore ». « On ne devrait pas subir ça, puisqu’on sait qu’il y a de l’argent en France. Ah ! Si on taxait plutôt les dividendes », rêve la militante de Nîmes en commun, le collectif qui se bat pour mettre fin à vingt-cinq ans de droite municipale.
« On a donné du fric sans contrepartie aux entreprises, par exemple via le crédit d’impôt recherche, pour travailler sur les plastiques, râle l’ex-ingénieure, qui a en tête le montant phénoménal de 211 milliards d’euros d’aides publiques versées aux entreprises en 2023, dévoilé par un récent rapport sénatorial. Tout cet argent donné « en totale contradiction avec les aspirations écologiques… ».
Avant d’ajouter, comme une leçon de français : « En politique, on manque de compléments d’objets directs, indirects et circonstanciels : on ânonne “croissance, croissance”, mais sans se demander pour qui, pour quoi ou comment… »
« Seize manifs contre la réforme des retraites »
Lise, elle, marche avec la CGT Éduc’action. Elle n’est « pas très optimiste » : « On a fait 16 manifs contre la réforme des retraites, pour rien… » Mais elle aussi manifeste pour les autres. Bénévole au Secours populaire de Vauvert, elle y accueille des femmes « cassées » par une vie de travail à faire des ménages, à ramasser des légumes, à porter des palettes… « Avec 800 euros par mois, seules ou avec parfois des enfants, elles survivent. »
Si quelque chose prenait le pas sur sa résignation, ce serait « la violence », affirme-t-elle. « Il faudrait qu’en face ils aient peur », assène la pourtant douce retraitée. Pour l’instant, admet-elle la gorge serrée, ceux qui ont peur sont surtout les plus fragiles, les personnes âgées, les handicapés, les familles avec des enfants « qui n’osent même plus venir en manif ». La force est au pouvoir et ceux qui s’y opposent, comme les gilets jaunes, « perdent des plumes ».
Aux côtés de celles et ceux qui luttent !
L’urgence sociale, c’est chaque jour la priorité de l’Humanité.
- En exposant la violence patronale.
- En montrant ce que vivent celles et ceux qui travaillent et ceux qui aspirent à le faire.
- En donnant des clés de compréhension et des outils aux salarié.es pour se défendre contre les politiques ultralibérales qui dégradent leur qualité de vie.
Vous connaissez d’autres médias qui font ça ?
Je veux en savoir plus !