Inéligibilité éventuelle de Marine Le Pen: "un grand numéro d'hypocrisie" du RN dénonce Bertrand (LR)
"Acharnement" contre Marine Le Pen et "atteinte à la démocratie". Les réquisitions du parquet dans le procès des assistants parlementaires du RN, mercredi 13 novembre, ont suscité une vague de protestations à droite de l'échiquier politique. La cheffe de file du Rassemblement national, triple candidate à la présidentielle (2012, 2017 et 2022), voit dans l'appel à son inéligibilité une intention de stopper son ascension politique.
"Qu'on arrête avec le déni de démocratie", de faire comme si le Rassemblement national (RN) "ne serait pas capable de présenter un candidat : ils ont un candidat de rechange, il s'appelle Bardella, il n'attend que cela", a déclaré sur RTL cet adversaire historique de la triple candidate à la présidentielle.
"La démocratie, c'est aussi le respect de la justice", a-t-il lancé, rappelant qu'en 2004, au moment du procès d'Alain Juppé dans le dossier des emplois fictifs du RPR, où le potentiel candidat à la présidentielle avait été touché par une peine d'inéligibilité, Marine Le Pen avait estimé qu'"il y en a marre de ces élus qui détournent de l'argent".
Rare voix hors du champ de l'extrême droite à se prononcer, Gérald Darmanin a aussi jugé que "combattre Madame Le Pen se fait dans les urnes, pas ailleurs". "Si le tribunal juge qu'elle doit être condamnée, elle ne peut l'être électoralement, sans l'expression du Peuple", a-t-il déclaré sur X, en appelant à ne pas "creuser" plus "la différence entre les +élites+ et l'immense majorité de nos concitoyens".
Proche de l'ancien ministre de l'Intérieur, Xavier Bertrand a ajouté qu'"il n'aurait pas dû dire ça". "Ou alors il va au bout de sa pensée et il dépose une proposition de loi pour supprimer l'inéligibilité", a-t-il avancé. "Mais en attendant, la loi existe, elle s'applique à tous et personne n'est au-dessus des lois".
"La loi s'applique à tout le monde", a renchéri sur Public Sénat la ministre chargée des Relations avec le Parlement Nathalie Delattre qui a trouvé "choquant" le commentaire de Gérald Darmanin.
AFP