Fillette de maternelle violentée à Paris : ce qu’il faut savoir sur le procès de son institutrice ce vendredi

Alors que le premier ministre François Bayrou est empêtré dans le scandale de l’institut catholique Notre-Dame de Bétharram, et s’évertue à nier avoir eu connaissance des 114 plaintes déposées, les victimes dénoncent le « système » ayant permis les violences physiques, d’agressions sexuelles et de viols. Cette déflagration relance ainsi le débat sur les violences éducatives, un phénomène qui ne se limite pas aux établissements religieux.

Ce vendredi 21 février, une institutrice est jugée par le tribunal correctionnel pour avoir frappé une enfant de 3 ans. Les violences reprochées sont aggravées par trois circonstances : commises sur une mineure de moins de quinze ans, dans un établissement scolaire et par une personne chargée d’une mission de service public.

Un violent coup asséné au niveau du dos

La scène avait été filmée le 3 septembre par une mère d’élève. On voyait l’institutrice asséner un violent coup au niveau du dos à une petite fille en larmes, dans l’école maternelle des Frères-voisin située dans un quartier du XVe arrondissement de Paris.

L’enfant, hurlant, se dirigeait ensuite vers un coin. L’enseignante prenait alors un vaporisateur et aspergeait la fillette. La mère d’élève ayant filmé avait montré la vidéo deux jours plus tard à la mère de la petite fille. Cette dernière a porté plainte dans la foulée, provoquant l’ouverture d’une enquête préliminaire. La scène avait suscité une vague d’indignation.

La nécessité d’une politique de l’enfance plus vaste

L’enseignante a par la suite été suspendue par l’administration. L’enfant s’est vue prescrire deux jours d’incapacité temporaire totale (ITT) physiques, selon deux sources proches du dossier. Les ITT psychologiques font, elles, l’objet d’un débat, a souligné auprès de l’Agence France-Presse l’avocate de la famille de la fillette, Maître Vanessa Edberg : « Une psychologue, qui l’a vue seulement une fois, les a évaluées à deux jours. Mais sa psychologue régulière, qui la voit toutes les semaines, les a évaluées à plus de huit jours. »

Au cours de l’enquête, l’équipe pédagogique a décrit une enseignante à la carrière « irréprochable », une professionnelle « investie, consciencieuse, empathique et calme », qui a été mise à pied à titre conservatoire. Daniel Goldberg, président de l’Union nationale interfédérale des organismes non lucratifs privés sanitaires et sociaux (Uniopss), alertait sur la nécessité d’une véritable politique de l’enfance. Il assurait, en septembre, auprès de l’Humanité : « On ne trouvera pas de débouchés à la crise qui touche la protection de l’enfance sans une politique de l’enfance plus vaste, qui chiffre les besoins réels en termes humains et financiers. »

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